JavaScript is required
Partager

Des poissons tropicaux dans nos eaux !

Un article rédigé par Ronan Le Coz - RCF Côtes d'Armor, le 16 décembre 2021 - Modifié le 9 janvier 2024

Un poisson tropical, la Dirette de Parin, a été signalé en octobre à la limite du cercle polaire. Un spécimen avait été pêché en mer du nord en 2015. Une observation à relier au dérèglement climatique.

Dirette de Parin, sur l'image un carré représente un centimètre! - ©ifremerDirette de Parin, sur l'image un carré représente un centimètre! - ©ifremer

Un poisson tropical, la Dirette de Parin, a été signalé au mois d’octobre en mer de Norvège, à la limite du cercle polaire. Une observation à relier au dérèglement climatique. Les signalements de cette espèce des grands fonds se sont multipliés en Islande, depuis les années 90, et plus récemment en mer du Nord où un spécimen a été remonté par un pêcheur français en 2015. Mais le phénomène de migration des espèces vers le nord est plus large et ne concerne pas que cette espèce. C’est ce qu’explique Pierre Cresson, écologue à l’Ifremer : "On est quand même au nord de la France, et au nord de l’Europe, mais cet été par exemple il y a eu beaucoup de signalements de thons autour des îles britanniques. Ce sont des espèces plutôt d’eaux chaudes et ils remontent. De manière plus anecdotique on a eu des rascasses en Normandie…"

Ces déplacement d’espèces sont l’une des manifestations du changement climatique et des perturbations des océans au sens large. "Par exemple un des phénomènes majeurs en Méditerranée, c’est l’arrivée des espèces via le canal de Suez, avec des espèces de la mer Rouge qui rentrent en Méditerranée. Vous avez des poissons globe, ces poissons qui se gonflent quand ils sont dérangés, des poissons toxiques qui ont causé un certain nombre de problèmes de santé sur les côtes du Liban et d’Israël notamment. Ces déplacements d’espèces tropicales vers le nord sont très documentés et représentent un vrai problème."

Un problème pour les pêcheurs

Au-delà des observations (pour l’instant rares) de Dirette de Parin, les migrations d’espèces à cause du dérèglement climatique représentent aussi un problème nouveau pour les pêcheurs. En Bretagne, une invasion de poulpes a perturbé les pêcheries de coquilles Saint-Jacques à l’automne. Et il n’y a pas que les poulpes, raconte Olivier Le Nézet, le président du comité régional des pêches maritimes et des élevages marins : "C’est une espèce très féroce en terme d’alimentation : elle mange les homards, les tourteaux, les araignées de mer, les coquilles Saint-Jacques, les ormeaux, etc. On aura très certainement des conséquences catastrophiques d’ici un an ou deux ans. Aujourd’hui  on se retrouve avec une recrudescence de poulpes mais aussi des étoiles de mer et d’autres espèces invasives comme les dorades royales qui font des dégâts sur les chantiers ostréicoles."

Olivier Le Nézet appelle à une prise de conscience du problème : "Il est important que la Commission européenne ait cela aussi en tête : il n’y a pas que la gestion des pêche, aujourd’hui les pêcheurs sont victimes du dérèglement climatique !"

Pour l’instant aucune observation de Dirette de Parin n’a été faite au large de la Bretagne, les eaux n’étant pas assez profondes, mais on ne sait jamais, et l’Ifremer demande aux pêcheurs de rapporter des observations, s’ils en font. Une demande qui peut aussi concerner le grand public qui se promène sur l’estran. L’objectif est de continuer à documenter cette migration de la Dirette de Parin et plus largement les effets du réchauffement climatique dans les océans.

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.

RCF
toujours dans
ma poche !
Téléchargez l'app RCF
Google PlayApp Store
logo RCFv2.14.0 (21796db) - ©2024 RCF Radio. Tous droits réservés. Images non libres de droits.