Si nous oublions l’énorme raté du WE dernier, le club de foot Dijon Football Côte-d'Or retrouve des couleurs cette saison, et porte fièrement le rouge de son maillot. Pourtant, rien n’est joué. Les difficultés financières sont encore là. Le patron du club, Pierre Henri DEBALLON, est un battant, mais il avoue mal dormir la nuit.
Pierre Henri DEBALLON, le propriétaire du club est clair: Il se donne 3 ans pour sauver le club. Mais “il y a de très grandes probabilités que j’échoue . ça va être très difficile”.
Et ces propos ne sont pas dû à l’énorme raté du WE dernier. L’équipe du DFCO a été sèchement battue 5 à 0 face au Mans. “Une petite catastrophe à relativiser. Ce n’est pas la vraie valeur de l’équipe”.
La difficulté est que le football reste un business
“ça reste un business, ça reste une entreprise, et ça on l’oublie. Elle a des salariés, elle paie des charges sociales, on paye plusieurs millions d’euros d’impots chaque année, …, on participe à la vie de la société par ce biais là. Mais il faut aussi des rentrées d'argent. Donc, le business ce n’est pas de dire on l’enlève, mais plutôt de dire” … aujourd’hui, "on est entre un club pro et un club amateur. On n’avait pas le choix que de revêtir une nouvelle cape d’humilité et de simplicité”. Une situation qui a entraîné des choix douloureux: “ on a du faire des licenciements économiques, et ce n’est jamais de gaieté de coeur. Mais on le fait pour sauver les autres emplois et sauver l’infrastructure”.
“On a réduit la masse salariale de l’équipe première et nous avons vendu le centre de formation à la métropole. On en est le locataire aujourd’hui … Mais la difficulté, pour qu’un centre de formation soit rentable, il faut faire des transferts. Et pour faire des transferts, il faut des clubs qui puissent les acheter. Et comme les clubs au-dessus de nous (L1 et L2) sont confrontés à la crise des droits télé, …, … on n’a plus d’acheteur en France”.
“ah non, pas du tout”, répond Pierre Henri DEBALLON. “Le club perd 7 millions d’Euros par an”. Et le président du club de préciser qu’il compense le déficit actuellement, mais “ je ne pourrai pas le faire pendant plusieurs années… On va être sur 5,8 millions (de déficit) l’an prochain, parce que les économies réalisées ne permettent pas de tout remettre à l’équilibre. On va continuer l'exercice en essayant de développer les recettes”.
je dors mal la nuit parce que je ne pensais pas que ce serait aussi dur
“On se donne 3 ans. Je le dis souvent “il y a de très grandes probabilités que j’échoue et qu’à un moment donné le club ne puisse pas survivre. Je ne suis pas un état comme le Qatar avec le PSG ou Bernard ARNAULT, milliardaire, qui rachète un club”.
“J'ai, certes, eu la chance, via WEZEVENT (son entreprise côté au Next 40), de gagner beaucoup d'argent et je vais tacher de renvoyer la balle à ma ville de cœur et à un sport que j’affectionne. Mais on n’est pas sorti du gué . ça va être très long et très difficile. Je vais être transparent, je dors mal la nuit parce que je ne pensais pas que ce serait aussi dur”.
Mais cela n’empèche pas le président du DFCO de faire œuvre de charité. Récemment, il a mis en place une taxe TOBIN au profit d’association. Un prélèvement sur les fonds lors de transferts de joueurs vers d’autres clubs. L’association STELLA a été la première à en bénéficier.
“Elles ne font pas une belle saison, elles font une très belle saison. Elles sont 4ème ( en élite, l’équivalent de la Ligue 1 chez les garçons). Les équipes devant nous sont le PSG, l’Olympique Lyonnais et le Paris FC (racheté par le groupe LVMH)”. C’est dire la valeur de l’équipe. "Il n’a jamais été question d’arrêter l’équipe féminine comme je l’ai répété aux joueuses le WE dernier. L’arrêt de l’équipe féminine “n’est pas un scénario sur lequel nous travaillons aujourd’hui. A l’inverse, je me bats pour que l’équipe soit là”.
"Après la longue interview parue dans les échos, "on m’a fait un faux procès assez dégueulasse“.
L’arrêt de l’équipe féminine “n’est pas un scénario sur lequel nous travaillons
L’équipe masculine du DFCO joue vendredi face au Paris 13 Atlético.
“Je suis impatient que cela arrive. Car quand on prend une rouste, on a tout de suite envie de rejouer"… garantit Pierre Henri DEBALLON. "Mais c’est un championnat fou, car tout le monde peut battre tout le monde. Un championnat illisible. Mais on ne lâche rien”.
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