Souvenez-vous. Le 15 septembre 2008, la crise des subprimes débutait avec la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, l'un des piliers du système financier américain. Le mond entier découvrait alors les images des employés, désertant le siège new-yorkais par dizaines, leurs cartons sous le bras. Des séquences qui ont fait l'ouverture de tous les journaux télévisés du monde entier, à l'époque.
Ainsi fût lancée la plus grande crise économique à l'échelle planétaire, depuis la Grande Dépression et le krach boursier de 1929. Sauf que cette fois-ci, l'objet de la crise portait sur les "subprimes". Des crédits immobiliers risqués accordés aux ménages les plus pauvres que les banques américaines ont distribué par milliers.
À l'époque, n'importe qui aux Etats-Unis pouvait devenir propriétaire. Jusqu'à ce que la Reserve fédérale américaine, la Banque centrale, commence à s’inquiéter et augmente ses taux. Les banques paniquent. Les remboursements des crédits immobiliers passent de 700 dollars à 1 000 voire 1 500 dollars par mois. Impossible pour ces Américains qui perdent alors leur logement. C'est ainsi que durant l'été 2007, débute une longue série d'expulsions, de saisies dans toutes les villes du pays.
Mais si la tempête se propage au monde entier, c’est parce que les bilans des banques sont truffés de titres adossés à ces subprimes. Et c'est le retournement du marché de l’immobilier qui a déclenché la catastrophe. Une erreur que les banques ont payé fort cher.
Certaines ont été condamnées, beaucoup ont fait faillite, d’autres ont été sauvées à coup d’aides publiques comme la plupart des banques françaises. Ensuite, des mécanismes de régulation de la spéculation ont été mis en place. Certains, aujourd'hui, ne cachent pas leur volonté de faire une pause dans cette régulation. Notamment l'administration Trump. Pour Michel Aglietta, conseiller scientifique au Centre d'études prospectives et d'informations internationales, c'est un grand sujet d'inquiétude.
Mais la crise est loin d'être derrière nous. Pour beaucoup d'économistes, en effet, il y a aujourd'hui des signes inquiétants. Jean-Michel Naulot, ancien membre de l'Autorité des marchés financiers, est même très alarmiste. Dans son livre "Eviter l'effondrement" (éd. du Seuil), l'ancien banquier pointe du doigt la responsabilité des dirigeants et leur immobilisme face aux marchés financiers.
Pour Jean-Michel Naulot, la réforme des marchés financiers qui a eu lieu après la crise de 2008 s'est faite à la marge. Pour cet expert, tous les signaux sont au rouge aujourd'hui. Avec en toile de fond, une croissance mondiale qui ralentit et une dette mondiale publique et privé qui grimpe. C'est ce qu'il nous dit.
D'autres économistes se montrent plus optimistes mais restent néanmoins prudents. Ils voient encore des bulles immobilières se créer, des risques d'endettement trop importants chez les ménages, mais pour l'instant, la trajectoire est bonne. Rien qu'en France, les prévisions de croissance dépassent les 1,4.
Pour bien comprendre cette crise de 2008, trois films sur le sujet. Tout d'abord, "Cleveland contre Wall Street", un film documentaire de Jean-Stéphane Bron. Il met en scène le procès que voulait faire la ville de Cleveland à 21 banques américaines qui ont procédé à l'expulsion de centaines d'habitants de la ville. Le procès n'a jamais eu lieu, mais il l'a mis en scène avec un vrai juge, de vrais avocats et les vrais habitants de la ville.
A voir également, " The big short, le casse du siècle". En 2005 quatre outsiders misent sur l'explosion de la bulle financière et organisent le casse du siècle.
Enfin, "Inside Job". un documentaire, avec en voix off, l'acteur Matt Damon, qui reprend l'histoire de la crise des subprimes, bien avant qu'elle ne débute aux Etats-Unis.
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