Après des mois de campagne hors norme, l’élection présidentielle se déroule ce mardi, aux États-Unis. Alors, stop ou encore pour Donald Trump ? Depuis son arrivée à la Maison Blanche en 2016, le président républicain a bousculé les codes à coup de tweets compulsifs, de déclarations chocs et de décisions souvent contestées.
Son mandat avait commencé avec un premier fait marquant : le retrait des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat ; décision rapidement dénoncée par le président français, Emmanuel Macron, qui avait notamment appelé les scientifiques américains à venir s’installer en France, pour "rendre à la planète sa grandeur".
Pour le président américain, c’était en tout cas la concrétisation d’une promesse de campagne, comme le rappelle l'historien François Durpaire. "Autant, le fait de se retirer de l’accord de Paris a été un marqueur pour le début du mandat de Donald Trump, autant le fait de revenir dans l’accord de Paris sera un marqueur tout aussi fort pour le début du mandat de Joe Biden", analyse-t-il.
La décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël et d'y installer l'ambassade américaine est lourde de sens, d’après François Durpaire. "Ça a été un marqueur très important dans sa politique au Moyen-Orient. Une manière de rompre avec l’équilibre que Barack Obama a essayé de faire entre les différents acteurs de la région", explique-t-il. Joe Biden, s'il est élu, devra essayer de construire une politique au Moyen-Orient.
En mai 2018, le président américain décide de sortir de l’accord sur le nucléaire iranien ; un accord conclu par son prédécesseur, Barack Obama, et que Donald Trump a toujours trouvé désastreux. En cas de victoire, Joe Biden devra donc reconstruire ce qui avait été entamé par les démocrates. "Le retrait de l’accord sur le nucléaire iranien a été pour Donald Trump une manière de dire qu’il ne se préoccupait pas des efforts en matière de multilatéralisme", analyse François Durpaire.
Une image qui a également marqué le mandat de Donald Trump est la poignée de main historique entre le président sud-coréen Moon Jae-In et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Elle a redoré le blason de Donald Trump, selon François Durpaire. "Il s’est donné une allure de président qui pouvait obtenir le prix Nobel de la paix", affirme-t-il.
La seconde partie de son mandat a été davantage tournée vers les affaires intérieures. Notamment avec l’affaire russe qui va embêter Donald Trump, ces soupçons sur de possibles liens entre le Kremlin et la campagne présidentielle du candidat républicain. Et puis plus récemment, début 2020, la tentative de destitution du président, engagée par les démocrates mais qui ne va pas aboutir. De quoi renforcer l’image de Donald Trump à quelques mois de l’élection présidentielle…
Mais c’était sans compter sur un autre événement totalement imprévisible : l’arrivée du coronavirus, qui va même finir par contaminer Donald Trump, début octobre. "Avant la Covid-19, Donald Trump aurait pu se présenter aux Américains avec une économie florissante et finalement la Covid-19 rend difficile sa réélection", conclut François Durpaire.
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