Un rassemblement était organisé mardi 26 novembre, place des 5 fontaines, à l'appel de la mairie d'Echirolles. 300 personnes étaient sur place. La municipalité a dévoilé la première pierre d'un commissariat de plein exercice qu'elle appelle de ses vœux, pour endiguer le trafic de stupéfiants dans l'agglomération.
C'est sous les applaudissements des habitants, de nombreux élus locaux, et de Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, qu'Amandine Demore, la maire communiste d'Echirolles, a dévoilé une première pierre symbolique : celle du futur commissariat de plein exercice, dont elle espère la construction prochaine dans la commune.
Cette première pierre, je la veux comme un symbole d'espoir et de détermination
L'élue réclame depuis plusieurs mois l'arrivée d'effectifs supplémentaires. Elle a écrit, le 23 août dernier à Emmanuel Macron et a reçu une fin de non recevoir pour ce nouveau commissariat, réclamé depuis 25 ans par la municipalité échirolloise. 110 policiers manquent sur les 7 communes l'agglomération grenobloise, "pas pour renforcer les efforts face à la reprise du narcotrafic dans notre agglomération mais [...] juste pour avoir un fonctionnement normal" insiste l'édile. La ville ne compte pour l'instant qu'un seul commissariat de police, qui assure le dépôt de plaintes.
Les opérations coup-de-poing, régulièrement menées dans la commune "ne résolvent pas les problèmes dans la durée", estime la maire d'Echirolles, qui réclame un "changement de stratégie" et le retour d'une police de proximité, supprimée en 2003 sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Insécurité et détermination des habitants
Les règlements de comptes entre trafiquants inquiètent les riverains, venus soutenir leur maire dans sa démarche. "Il y 10 ans, on savait bien qu'ils étaient là, ils faisaient leur petit trafic" soupire Christiane, qui habite la commune depuis 44 ans, "maintenant ils sont armés. Il y a à craindre, même une balle perdue."
C'est cette insécurité, qui a poussé le personnel de l’école maternelle Elsa Triolet à suspendre la cantine : plus question d'accompagner les enfants jusqu'au réfectoire à cause du point de deal installé devant l’établissement.
Des trafiquants, Guy et Marie-Agnès, en croisent tous les jours ou presque. Le couple réside juste en face du Carrare. Cet immeuble squatté par des dealers a été évacué il y a deux mois par la mairie. "Il y a beaucoup de jeunes qui font le guet, on a pu entendre des coups de feu" raconte Marie-Agnès, "on essaie d'exercer une vigilance dans la copropriété." Mais pour eux, pas question de changer leurs habitudes pour éviter les points de deal : "il ne faut pas tomber dans la psychose" martèle Guy.
Comme le reste des riverains présents, tous deux approuvent la démarche de leur maire. Pour eux, le retour d'un commissariat et d'une police de proximité permettrait de déstabiliser le trafic.
La mairie d'Echirolles a lancé une pétition pour demander l'envoi d'effectifs supplémentaires permanents et l'attribution d'un commissariat de plein exercice. Elle a récolté 4000 signatures.
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