"Que celui qui va être ordonné prêtre s’avance !" Comme chaque année, cet appel retentit ces jours-ci dans les cathédrales de nos diocèses et dans plusieurs communautés pour quelque 90 nouveaux prêtres. S’ils sont bien moins nombreux que par le passé sur notre vieille terre de France, des hommes appelés à "servir et guider sans relâche le peuple de Dieu" répondent avec un "Me voici !" déterminé et courageux, qui clôt un long parcours de formation et de discernement.
Mais devenus objets de curiosité dans la société, avec plus ou moins de bienveillance, les prêtres ne sont pas forcément à la fête. Plusieurs souffrent profondément du manque de considération et d’un monde qui les ignore, quand il ne les a pas définitivement rangés au rang des prédateurs pour les crimes de quelques-uns.
Cette question surgit alors chez certains : faut-il continuer à évoquer dans nos colonnes ces affaires qui blessent le corps du Christ et enlaidissent son Église ? De même que mon confrère Aymeric Christensen cette semaine dans l’hebdomadaire La Vie, je dis oui, assurément. C'est en balayant les nuages sombres qui tournoient autour de l’Église que nous permettrons aux clercs, au peuple des croyants et à l’institution de se donner à 100% à leur mission d’annoncer le Christ.
Ne court-on pas ainsi le risque de ne voir que le verre à moitié vide ? Bien sûr, c’est pourquoi en même temps il faut faire écho, plus souvent encore, au ministère joyeux de tant de nos prêtres ! C’est ce que nous avons choisi de faire cette semaine dans Famille Chrétienne. Le Père Louis, curé dans les Landes, nous confie : "Je n’ai jamais regretté ce choix de devenir prêtre..." "Lorsque je célèbre l’Eucharistie, renchérit le Père Jean-Marc, vicaire en Vendée, je me sais à la place où je dois être."
La joie de nos pasteurs est palpable lorsque, de leurs mains consacrées par le saint chrême, ils consacrent à leur tour le pain et le vin pour nourrir le peuple des croyants, baptisent de nouveaux enfants de Dieu, pardonnent les pêcheurs, consolent les affligés, bénissent les malades et les mourants. Leur joie est entière lorsqu’ils ne font face ni à l’indifférence ni à de simples consommateurs de sacrements, mais à nos âmes assoiffées !
Ni simple optimisme ni gaîté éphémère ou émotion passagère, cette joie des prêtres est empreinte d’une "grave allégresse", selon la belle expression du Père François Potez dans un récent ouvrage, une joie spirituelle et chrétienne qui n’ignore pas le péché mais puise dans la résurrection victorieuse du Christ, "une joie surnaturelle au sens où elle vient d’En-haut".
Cette joie, c’est aussi la nôtre lorsque ces prêtres, que l’on veillera à ne pas déifier mais qui agissent in persona Christi, nous mènent à sa rencontre. "Si l’on comprenait bien le prêtre sur la Terre, on mourrait non de frayeur, mais d’amour", confiait le saint Curé d’Ars, qui assurait que nos pasteurs possèdent "la clef des trésors célestes". "Laissez une paroisse vingt ans sans prêtre, disait encore saint Jean-Marie Vianney, on y adorera les bêtes... Le prêtre n’est pas prêtre pour lui...il est pour vous." Raison de plus, chers amis, pour partager leur joie.
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