Jeudi et vendredi prochains, 22 et 23 juin, se tient à Paris une grande rencontre de travail organisée par la France et l’Inde. Elle convoque des dirigeants d’États et d’organisations internationales, elle s’intitule "Sommet pour un nouveau pacte mondial", et elle va tenter de mettre sur pied un véritable accord entre le Nord et le Sud pour aider financièrement les pays pauvres face au dérèglement climatique.
Mais comme dit le responsable climatique à l’ONU, Simon Stiell, "le changement climatique n’est pas une problématique ‘Nord contre Sud’ : c’est un raz-de-marée qui ne fait aucune distinction, et le seul moyen d’éviter d’être engloutis est d’investir dans l’action climatique !" Si les pays les plus menacés sont des pays du Sud, les pays de l’hémisphère Nord sont frappés aussi.
C’est le cas de la France, guettée par la sécheresse comme le Danemark et par les températures torrides que subit déjà l’Espagne. C’est le cas du Canada : 400 méga-incendies hors de contrôle, déjà 5 millions d’hectares carbonisés. C’est le cas de la Sibérie du nord, où il fait 40 degrés. C’est le cas des océans, en proie à une surchauffe meurtrière…
On voit que le dérèglement va plus vite et plus violemment que les climatologues ne l’annonçaient. On en connaît les causes. On pourrait agir en réduisant massivement l’usage des énergies fossiles. On pourrait, oui. Mais les grandes réunions mondiales se succèdent sans qu’une véritable action concertée ne soit lancée.
Début juin, par exemple, aux pourparlers de Bonn, 200 pays ont échoué à préparer la énième conférence de l’ONU sur le climat à Dubaï dans six mois - la précédente conférence de l’ONU avait déjà été un échec… Pourquoi ? Parce qu’au fond, beaucoup de dirigeants politiques et industriels se disent conscients du problème mais ne veulent pas changer le système économique.
Une partie de l’opinion, d’ailleurs, notamment en France, persiste à nier ce que les scientifiques ont pourtant établi : que le système économique global a une forte part de responsabilité dans le dérèglement climatique, alors que ce système pourrait justement être changé, si les dirigeants politiques le voulaient ! Alors vraiment, pour tout le monde, il serait temps d’ouvrir les yeux. Et d’arrêter de surchauffer la planète tout en prétendant vouloir la rafraîchir.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !