Quel candidat pour défendre la famille dans son rôle social? Pour la penser autrement qu'en termes de droits individuels? Jusqu'à présent, la campagne présidentielle l'a mise de côté.
Les familles sont-elles encore une préoccupation pour les candidats? La politique familiale a longtemps été une spécificité française: est-elle aujourd’hui à la hauteur des défis qui attendent les familles? Pour Mgr Jean-Luc Brunin, le président du conseil Famille et société de la Conférence des évêques de France, on parle beaucoup de la famille 'en termes de droits individuels à défendre'. Et pas assez de sa 'vocation sociale'.
'Parce que la famille est le premier lieu de l'apprentissage du civisme et de la solidatite, il faut absolument qu'on donne confiance à nos familles', explique Marie-Andrée Blanc. L'UNAF, qui représente officiellement les familles en France, a souhaité interpeller les candidats à l'élection présidentielle, avec le site internet Familles 2017 - Donner confiance aux familles.
SPÉCIAL ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES - Dans Le Temps De Le Dire, Stéphanie Gallet vous propose une série d’émissions sur les grands thèmes qui concernent les Français. Aujourd'hui, après le thème du travail et de la lutte contre le chômage, l'identité française, l'école, et notre modèle social, la famille
Lieu d'apprentissage de la solidarité, du lien intergénérationnel, la famille est aussi le premier lieu de l’économie et de la politique. 'Les familles sont présentes partout, dans tous les domaines, santé, logement, éducation, transports...' note Marie-Andrée Blanc, de l'UNAF. Or, 'on ne permet pas aux familles de vivre leur vocation sociale', dénonce Mgr Brunin.
La pensée sociale de l'église la considère comme un 'lieu de formation humaine et citoyenne', un temps 'essentiel où on apprend à tisser des liens humains', rappelle Mgr Brunin. Or, dans la campagne présidentielle, si 'certains thèmes sociétaux ont été agités, certains thèmes financiers également, admet Françoise Dekeuwer-Défossez, la réflexion sur ce qu'est la famille, quelles sont ses fonctions, par rapport à l'éducation des enfants, à leur socialisation... ça fait partie des choses qui ne sont pas du tout abordées.'
'82% des familles interrogées nous disent être très préoccupées ou extrêmement préoccupées par l'emploi.' En janvier 2017, l'UNAF a publié les résultats d'un sondage réalisé par l’IFOP en janvier 2017 auprès de 790 parents d’enfant(s) de moins de 25 ans. Ce qui ressort de cette étude, c'est que 'le premier poste de préoccupation est la sécurité de sa famille', explique Marie-Andrée Blanc - sécurité au sens large, qui comprend la stablilité économique, le logement, etc.
Séparation, chômage, maladie... On le sait, quand une épreuve touche l'un de ses membres c'est toute la famille qui en supporte les conséquences. 'Quand l'enfant va mal dans sa famille, il va mal aussi à l'extérieur de sa famille', soutient Françoise Dekeuwer-Défossez. Il y a le chômage mais aussi les mésententes ou encore l'incapacité des parents à comprendre les besoins de leur enfant... Et chaque épreuve qui les fragilise est aussi un coup porté à l’équilibre social.
Se préoccuper des familles, c’est aussi prendre en compte leur diversité, c'est s’intéresser aux questions de bioéthique ou encore au statut du mariage. Autant de sujets des plus clivants aujourd'hui, et qui servent souvent de caution aux hommes politiques vis-à-vis de tel ou tel groupe. Mais ne sauraient être l’alpha et l’omega d’une politique familiale.
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