Bruno Lemaire a annoncé un « refroidissement de la dépense publique » dans le plan budgétaire du gouvernement. Les propos du locataire de Bercy ne sont pas sans provoquer des inquiétudes chez les élus locaux, et la Sarthe ne fait pas exception. Emmanuel Franco, président de l’association des maires de Sarthe, est l’invité politique de RCF Sarthe.
Si le maire (LR) d’Étival-lès-le-Mans et président de l’Association des maires de Sarthe (AMF 72) Emmanuel Franco ouvre le bal en rappelant que « sous la présidence de François Hollande, les maires ont connu une perte sèche avec la réduction drastique de la dotation générale de fonctionnement (DGF) », il embraie sur un constat : « quand on réduit les recettes d’une collectivité, on est obligés de regarder le budget de manière différente et de voir les services sur lesquels on va devoir rogner ou avoir une qualité moindre. »
Ce pragmatisme ne semble pas se marier avec les annonces gouvernementales. L’été dernier, le gouvernement a proposé de répartir l’effort budgétaire avec – 0,8 % des dépenses de l’État et – 0,5 % pour les collectivités. « Pour les élus locaux, c’est un vrai crève-cœur. Ces budgets servent à construire des salles de sport, aider à la rénovation énergétique… et tout ça pour nos habitants, » poursuit l’élu sarthois.
Il reconnaît que le soutien de l’État permet « à des petites communes de 5 à 600 habitants à avoir des investissements parfois lourds, » mais à son sens, « il faut laisser un levier fiscal dans les mains des élus locaux. Nous sommes capables d’expliquer à nos habitants pourquoi il faut parfois augmenter les impôts ».
« Là, on a parfois l’impression que l’État veut nous tenir le stylo sur les opérations à financer » poursuit le président de l’AMF 72 avant de rappeler en souriant que « dans la Constitution, les collectivités locales sont indépendantes. »
Pour le première édile d’Étival-lès-le-Mans, une grande réforme de la fiscalité locale est nécessaire. Elle pourrait résoudre des problèmes, notamment ce qu’il voit comme « une distorsion entre contribuables avec la suppression de la taxe d’habitation qui a souvent entrainé un report sur d’autres taxes, dont la foncière. »
Adepte d’une démarche transpartisane, l’élu local attaque le gouvernement mais jamais les personnes. Sur un ensemble de sujets, par exemple la politique de l’habitat, il reconnait ainsi « travailler en bonne en intelligence avec Emmanuel Aubry, préfet de la Sarthe » avant de conclure « qu’on a besoin de l’intelligence locale et les maires en font la démonstration. Mais il faut nous écouter. »
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