Plus de 6000 chrétiens ont signé une tribune pour voter contre l'extrême-droite au nom de leur foi. Après avoir été relayé sur différents sites et plateformes, le texte a été publié dans le quotidien La Croix. Parmi les signataires, des chrétiens catholiques, protestants, évangéliques n'ont pas hésité à apposer leurs signatures. Rencontre avec 3 d'entre eux en Alsace.
Pasteur dans le centre Alsace, Déborah Mistretta n'a pas hésité à signer cette tribune. Cela faisait plusieurs jours qu'elle discutait, sidérée, de la situation du pays suite à l'annonce de la dissolution avec des collègues pasteurs et des amis, alors forcément elle s'est réjouie qu'une parole soit exprimée par des chrétiens : "le coeur de mon métier, c'est d'annoncer l'Évangile [...] aimer les plus petits, guérir les malades, s'occuper des démunis, des rejetés de la société [...], donc c'était évident que je ne pouvais pas me taire et rester sans rien faire comme si de rien était.
Les Juifs étaient les ennemis des samaritains
Comme pour la jeune pasteur protestante, c'est la parabole du bon Samaritain, cité dans la tribune qui a particulièrement touché le cœur de Mgr Marc Stenger "(...) ce Juif est un ennemi des samaritains, mais c'est une personne importante, digne d'attention et de respect, et pourtant le samaritain a fait le contraire de la thèse de la préférence nationale". L'évêque émérite a souligné également sa joie "que ce soient des jeunes qui ont été à l'initiative de la tribune", et des chrétiens de tous horizons, unis par leur foi, au-delà des étiquettes
La foi, c'est ce qui guide également le parcours de Baptiste, étudiant strasbourgeois, tout juste sorti d'un master en sciences politiques. Ce jeune protestant de 23 ans, s'appuie sur l'histoire pour montrer son opposition à l'extrême droite : "(Dietrich) Bonhoeffer est mort en camp pour défendre sa foi et montrer à quel point elle n'avait aucune compatibilité possible avec le nazisme et ses idées mortifères".
Engagé à gauche, celui qui aimerait poursuivre ses études en sociologie des religions fait le lien avec certains membres du Rassemblement national qui "fréquentent des anciens du GUD (Groupe Union Défense ndlr), des néonazis ou des néo-fascistes affirmés en France, en Italie" avant de poursuivre : " [...] l'opposition à l'extrême droite de Marine Le Pen, quand on aime son prochain, ça me semble être une nécessité".
Des prises de positions personnelles en forme de signatures, qui s'ajoutent notamment à la prise de position de l’Église protestante unie de France (EPUDF) contre le rassemblement national, et la publication de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine qui a insistée "sur le pièges des propositions des extrêmes". Enfin, la Fédération Protestante de France (FPF) qui alerte sur "l'impasse dangereuse que représentent pour notre pays, notre démocratie et notre société les discours et les visions des partis extrêmes"
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