Les temps sont rudes pour l'association Clermont Auvergne Opéra. Elle se retrouve sans directeur, et en difficulté financière. Le maître-mot pour cette saison est de continuer le spectacle, tout en comptant chaque euro.
"Nous étions, pour être honnête, en état de cessation de paiement cet été." C'est ainsi que débute l'entretien avec Catherine Mabrut, nouvelle présidente de Clermont Auvergne Opéra. Son début de mandat est loin d'être idyllique. Cette ancienne magistrate est arrivée aux commandes avec un trou dans les caisses de plus de 200 000€ et très vite elle a aussi découvert que l'année 2022 comptait le même déficit.
"Il n'avait pas été pris en compte des dépenses antérieures comme pour 'La Sonnanbula', qui était un projet démesuré pour notre structure..." souffle l'administratrice.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que l'Opéra n'est pas passé loin de la disparition. Une période de conciliation avec les banques a été nécessaire afin de remettre le bateau à flot. Sans ça, les aides publiques ne pouvaient être délivrées.
Rajouter à cela une séparation, celle avec le directeur historique Pierre Thirion-Vallet. Ce dernier s'était fait remarquer en juin en prenant la parole après le spectacle "En Scène !". Il avait alors visé directement les administrateurs de l'époque, arguant qu'il était empêché de produire correctement des pièces.
Depuis, il a été licencié. Un sujet sur lequel Catherine Mabrut, ne semble pas vouloir s'étendre, tant son visage se ferme au moment d'en parler. "Nous avions des difficultés avec lui, je ne peux pas... (NDLR : elle se reprend) Je ne veux pas en dire davantage !"
Reste que maintenant, une nouvelle tête est espérée. La présidente fixe une installation pour le début d'année 2024. Son profil ? "Il devra avoir un sens créatif, pour maintenir le niveau que nous avons ici, mais par ailleurs, il devra être attentif au problèmes de trésorerie." indique la présidente.
Pour autant, la scène elle ne doit pas pâtir du drame en coulisse, c'est en somme la pensée de Catherine Mabrut. L'ancienne juriste ne souhaite pas parler de saison de transition : "Nous aurons plusieurs opéras au programme, notamment 'L'enlèvement au sérail' qui est finalement réintroduit dans la programmation."
Plusieurs pièces, comme celle citée, seront produites non pas à Clermont, mais par des structures partenaires comme celle de Reims ou Saint-Etienne. Une solution trouvée pour contenter les spectateurs à moindre coût.
Enfin, Catherine Mabrut souhaite rassurer les fidèles, pas question d'avoir des opéra "au rabais" : "Sûrement pas ! Sûrement pas (NDLR : elle répète), je déteste ça. Et puis, ce qu'il faut savoir, c'est que nous ne sommes pas le seul opéra en difficulté, je ne vais pas vous apprendre qu'avec l'inflation tout augmente !"
Face à ces augmentations justement, et à la situation actuelle, Catherine Mabrut appelle d'éventuels mécènes à soutenir la structure en ces temps troublés.
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