Comme tous les ans, le Secours Catholique publie son rapport pauvreté. Il présente les contours d’une pauvreté multiple. Cette analyse de l’état de la pauvreté en France est menée grâce au recueil annuel des données remontées de ses 72 délégations.
Les 60.000 bénévoles engagés au Secours catholique, sont en contact régulier avec les personnes en situation de pauvreté. Le rapport montre que la pauvreté frappe d’abord les familles, les jeunes actifs et leurs enfants. Si l'on compte les enfants, trois personnes sur quatre ont moins de 45 ans.
Les familles monoparentales représentent 29 % des personnes accueillies au Secours Catholique. C’est le cas de Mélany, âgée de 23 ans, elle nous dit : "j'habite dans un quartier prioritaire du Gard, j’élève seule mon petit garçon de 2 ans. Sans véhicule ni permis je ne travaille pas et la crèche est trop chère. Les aides de la CAF et le soutien de mes grands mères me permettent de survivre. Les paniers solidaires du SC me permettent d’avoir accès à une alimentation de qualité pour mon fils et moi."
La pauvreté touche aussi les étudiants: c’est le cas de Sarah, 22 ans, étudiante, qui nous raconte: "Quand je suis arrivée à Lyon, en plus des frais de scolarité, j’ai eu énormément de dépenses pour mon studio. En septembre, je n’avais perçu aucun revenu, excepté une aide mensuelle de 200 euros de la part du Secours Catholique de Bourgogne. Du coup, j’ai dû me serrer la ceinture, je ne mangeais qu’un repas par jour, sans viande ni poisson." 27% des personnes interrogées se privent régulièrement de manger durant une journée entière. Comment peut-on tolérer cela en France ?
Le Secours Catholique a pour objectif de permettre un accès digne à l’alimentation. Faire ses courses, choisir ce que l’on va manger nous paraît naturel, mais c’est malheureusement un luxe pour trop de familles en France ! L’alimentation est un enjeu social mais aussi de santé, car on sait qu’une mauvaise alimentation a des impacts négatifs sur la santé des familles et notamment des enfants.
Il y a des solutions comme les jardins mais aussi les épiceries solidaires. Laurence, adhérente de l’épicerie solidaire de Brest, nous dit: “quand je vais à l’épicerie, je n’y vais pas à reculons car ce n’est pas humiliant. Je suis certaine d’être bien reçue, il y a toujours un regard, un sourire. J’apprécie d’avoir le choix des produits, ce n’est pas un carton qu’on nous remet. J’apprécie enfin le fait de payer. Car payer, c’est comme travailler, ça permet de rester digne, de se sentir utile.”
Prendre le temps d'écouter la parole des personnes qui vivent la pauvreté est primordial. Au Secours Catholique, nous travaillons le vivre-ensemble, car nous avons la conviction que c’est la rencontre des personnes exclues qui nous permet de dépasser nos préjugés. Se mettre à l’écoute des personnes et co-construire des solutions à partir de leur expérience de vie nous permettra d’innover et de lutter efficacement contre la pauvreté.
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