Après moult consultations, réflexions, tâtonnements et polémiques, le gouvernement a finalement retenu l’idée d’un SNU, Service National Universel. Sont concernés les jeunes garçons et filles de 16 à 21 ans. Soit environ 600.000 jeunes par an. Dans un premier
temps basé sur le principe du volontariat, sa finalité est de devenir obligatoire à l’horizon 2026. Le secrétaire d’Etat, Gabriel Attal qui pilote ce SNU, explique pourquoi à Guillaume Martin-Degueret de RCF en Berry.
Depuis dimanche, 13 centres dans 13 départements pilotes, accueillent 2.000 jeunes volontaires de 16 ans pour une première expérimentation grandeur nature. Il s’agit d’une phase de cohésion d'une durée d'un mois. Elle comprend deux périodes : une phase d'intégration de 15 jours en hébergement collectif qui doit permettre le brassage social.
Elle sera suivie entre juillet et juin 2020 de deux semaines de mission d'intérêt général auprès d'une association, d'une collectivité ou d'un corps en uniforme. Développer le sens de l'engagement chez les jeunes. C'est le sens de la première phase. C'est le cas à Vannes qui accueille 100 jeunes en uniforme dans un centre dirigé par le général Stephan Thevenet. A Marie-Alix Roqueplo de RCF Sud Bretagne, il en partage les valeurs.
Les jeunes volontaires sont encadrés par des militaires, des éducateurs et des animateurs associatifs. C’est le cas au lycée professionnel Le Corbusier à Tourcoing. Quatre vingt seize jeunes y testent le nouveau dispositif. La directrice du centre, Patricia Lammertyn, expose à Anne Henry de RCF Nord de France une journée type.
Ces 2.000 premiers volontaires âgés de 16 ans sont issus de tous les mieux sociaux et culturels. Ils viennent de tous les départements, outre-Mer y compris. Beaucoup sont élèves de seconde, d’autres en apprentissage ou décrocheurs. Illustration avec Sarah, Paul et Loudia de Guyane.
Après les deux modules de 15 jours à 16 ans, les jeunes devront effectuer avant leurs 25 ans, une deuxième phase, cette fois-ci, facultative. D'une durée de trois à douze mois, il s’agira d’un engagement dans des domaines aussi variés que la Défense, l'environnement, la santé, l'aide à la personne, le tutorat ou la culture. L'actuel service civique sera l'un des moyens d'accomplir cette seconde phase qui donnera lieu à des mesures d'attractivité comme une facilité d'accès au permis de conduire, au crédit universitaire ou d’éventuelle indemnisation.
Reste que ce SNUsuscite un certain nombre d’opposition d’origine très variées, allant de la gauche aux partisans de la Manif Pour Tous en passant par des mouvements de jeunesse. En vrac, sont mis en avant, le coût de ce service obligatoire. Gabriel Attal, l’estime à 1,5 milliard d'euros par an. Mais aussi le casse-tête de l'hébergement et l'encadrement. Ou encore le risque d’un formatage intellectuel sur les questions sociétales. Du côté de la Fage, le syndicat étudiant, on met plutôt en exergue le côté redondant avec de nombreux dispositifs existants. C'est ce qu'explique Orlane François, sa présidente.
Après la phase pilote qui rassemble 2.000 jeunes en ce moment, le SNU sera étendu l’an prochain à 40.000 jeunes. Le gouvernement envisage une loi pour préciser les sanctions en cas de non-respect de son obligation et de règles liées à la vie dans les
centres.
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