Après six ans d’une guerre civile sanglante, plus de 300 000 morts et des millions de déplacés, la Syrie se libère peu à peu du joug de l’organisation Etat islamique. Après avoir repris le contrôle de Raqqa, la capitale de Daech, le régime de Damas vient de reprendre la ville de Deir Ez Zor, carrefour stratégique dont les puits de pétrole constituaient une manne financière pour l’Etat islamique.
Des avancées militaires qui laissent entrevoir la fin de la guerre et une possible reconstruction du pays. Cette lueur d’espoir est elle partagée par la population ? Dans quel état d’esprit sont les Syriens, de quelle manière envisagent-ils l’avenir ? Quel est le sort des chrétiens et le rôle de l’Eglise sur le terrain ? Pour répondre à ces questions, Pauline de Torsiac a recueilli le témoignage exceptionnel de Mgr Antoine Audo, l’évêque chaldéen d’Alep, également président de la Caritas Syrie.
Les chrétiens de Syrie étaient au nombre de 160 000 avant la guerre. Ils ne sont aujourd’hui plus qu’une poignée, entre 30 000 et 40 000 personnes. Ils doivent désormais réapprendre à vivre après le départ des groupes armés. Et sur le terrain à Alep, le rôle de l’Eglise, c’est aussi de les aider à rester et à retrouver une dignité, alors que tous sont encore marqués par le traumatisme du fondamentalisme islamique.
Le rôle de l'Eglise est évidemment essentiel. Aidée par des organisations caritatives comme la Caritas ou la Fondation Raoul Follereau, elle veille au chevet de la population syrienne pour l’aider à se relever dans un pays dévasté par plus de six ans de guerre civile. Et même s'il ne faut pas se bercer d'illusions, car la guerre n’est pas terminée, une page semble toutefois se tourner comme en témoigne Mgr Antoine Audo.
Alors que sur place, la vie tente de reprendre un cours normal, les grandes puissances étrangères peinent à trouver une sortie de crise pour la Syrie. Cette semaine, se tenait à New-York, au siège de l'ONU, l'Assemblée générale des Nations-Unies. La Syrie faisait évidemment partie des sujets évoqués, avec notamment la question de la transition politique. Un certain nombre d'Etats, dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France en ont profité pour réaffirmer qu'ils ne soutiendraient pas la reconstruction du pays, sans transition politique.
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