Meaux
Deux ans après le début de l’invasion russe en Ukraine, l’optimisme des Ukrainiens a été douché par les obus russes. Le conflit a perdu en visibilité, chassé notamment par la situation à Gaza. L’union sacrée s’est même fissurée chez les alliés occidentaux. Après la résistance en 2022, l’année 2023 a été marquée par l’échec de la contre-offensive ukrainienne et tout le monde craint désormais un pourrissement de cette guerre.
Dans le camp des alliés de l’Ukraine le constat est sans appel : l’ambiance a bien changé en un an. « L’an dernier à la conférence de Munich, il y avait un optimisme assez général. Cette année, le pessimisme était frappant », a constaté le directeur du cabinet stratégique La Vigie Olivier Kempf, lors du rendez-vous annuel de la défense européenne.
Il faut dire que « la situation est sombre pour les Ukrainiens », insiste le chercheur. Et pour cause, l’armée ukrainienne n’a pas réussi à concrétiser sa contre-offensive, mis à part en mer Noire… La dynamique est même plutôt russe ces dernières semaines depuis la prise de la ville d’Avdiivka.
Mais le plus grave selon le général Pellistrandi, c’est que « la ligne de front reste relativement figée ». Dans ce contexte, le militaire s’interroge sur les capacités de résistance des Ukrainiens face à la pression russe dans les mois à venir.
Pour le moment, les Ukrainiens tentent de maintenir leur position tant bien que mal. Une stratégie défensive qui est aussi le résultat d’une pénurie de matériel militaire. « Aujourd’hui, les Ukrainiens manquent de tout. Ils manquent d’armes, de munitions et d’hommes », pointe Olivier Kempf.
La question des besoins humains s’annonce clé, pour soulager les soldats en proie à l’usure sur la ligne de front. « Le réservoir de soldats est relativement limité », constate le général Pellistrandi. Et d’ajouter : « la question se pose pour les autorités politiques, donc pour Volodymyr Zelensky, de savoir s’il faut mobiliser, et en particulier les jeunes ».
Malgré ces difficultés, le commandant en chef des armées ukrainiennes se veut rassurant. En cette triste date anniversaire, le général Oleksandre Syrsky, s'est dit "convaincu, sur Telegram, que notre victoire est dans l'unité. Et elle le sera sans aucun doute. Car la lumière l'emporte toujours sur les ténèbres".
L’avenir de l’Ukraine dépendra bien sûr de l’apport en armement occidentaux. Mais les aides se sont considérablement tarie ces derniers mois. En cause : le conflit à Gaza qui a détourné les regards, mais aussi le blocage des Républicains aux Etats-Unis. En effet, une aide militaire de 60 milliards de dollars est bloquée en ce moment au Congrès, en raison de l’opposition de Donald Trump, qui use de son influence auprès des élus républicains pour faire échouer le projet de loi. Mais de son côté, Joe Biden a annoncé de nouvelles sanctions contre la Russie, pour tenter de peser sur son économie.
Quant à l’Union Européenne, elle a rappelé une nouvelle fois son soutien à l’Ukraine, par la voie de la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, qui a salué, ce samedi 24 février, « l'extraordinaire résistance du peuple ukrainien ». Et d’ajouter sur son compte X, anciennement Twitter : « Plus que jamais, nous soutenons fermement l'Ukraine. Financièrement, économiquement, militairement, moralement. Jusqu'à ce que le pays soit enfin libre ».
D’après un think thank qui publie régulièrement un classement des pays selon l’aide apportée à l’Ukraine, l’Union européenne est le premier soutien de l’Ukraine avec 144 milliards d'euros engagés contre 77 milliards d'euros alloués.
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