Le remboursement des tests salivaires utilisés pour le diagnostic de l’endométriose. C’est la promesse faite par la ministre de la santé, Catherine Vautrin, ce lundi 10 février. 2 500 patientes participeront à une étude clinique, avant une possible généralisation. Le CHU de Rennes participera à cette étude.
Sept ans, c’est la durée moyenne pour poser un diagnostic sur l’endométriose, maladie gynécologique inflammatoire qui touche deux millions de Françaises, soit une Française sur dix. À l’échelle de la Bretagne, elles seraient ainsi 65 000 femme concernées.
Le professeur Krystel Nyangoh-Timoh, chirurgienne gynéco-obstétricienne au CHU de Rennes, spécialiste de l’endométriose, dénonce "une errance diagnostique, à voir 10 à 15 praticiens différents, dont la plupart ne sont pas spécialisés dans l’endométriose. C’est un coût émotionnel et psychologique majeur dans leur vie.”
Les tests détectant l’endométriose par la salive grâce à l’analyse et au séquençage de l’ARN, pourraient changer la donne. Des tests déjà testés sur 1 000 patientes, avec “de très bonnes performances diagnostiques” selon la Haute autorité de santé en janvier 2024, qui a demandé “des études complémentaires visant à évaluer son utilité clinique dans la pratique courante”.
“Ces tests sont non invasifs, contrairement à la cœlioscopie, à la chirurgie pour faire le diagnostic, contrairement même à l’IRM”, commente le professeur Krystel Nyangoh-Timoh.
L’annonce ce lundi, par la ministre de la santé Catherine Vautrin, de bientôt rembourser ces tests salivaires, d’un coût de 1 000 euros l’unité, est accueillie favorablement par la médecin rennaise. “Si les études cliniques en cours portent leurs effets”, nuance-t-elle. Les premiers signes sont encourageants, mais il faut être vigilants."
2 500 premières patientes seront incluses dans une étude clinique dans 80 centres, dont le CHU de Rennes, "des patientes majeures aux symptômes très évocateurs d'endométriose et qui ont une imagerie - échographie endovaginale et IRM - discordantes."
On assiste à un moment, dans l'histoire de l'endométriose, c'est très clair.
Selon le ministère de la santé, qui propose dès ce mardi la gratuité du test dans le cadre de la recherche clinique, 25 000 patientes de plus de 18 ans pourront bénéficier d’une prise en charge dans les mois à venir.
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