Les difficultés semblent s’accumuler pour les agriculteurs drômois après un été marqué par la sécheresse. Manque d’eau pour les cultures, moins de fourrage, hausse du prix de certains matières premières, et présence du loup qui inquiète la filière ovine, Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d’agriculture de la Drôme dresse un dur constat.
Au-delà de la difficulté à produire cet été, la sécheresse a aussi des conséquences sur la production de fourrage, en baisse de 40 à 50% en Drôme. Si certains agriculteurs avaient un peu de stock de 2021, ils n’en auront pas assez et seront contraints de choisir entre acheter du fourrage ou réduire leur cheptel.
Acheter du fourrage oui, mais où ? Difficile puisque la sècheresse a sévi partout en France. D’ailleurs, selon Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d’agriculture de la Drôme, « certains envisagent déjà de s’approvisionner en Espagne, ce qui interroge ! Pourquoi en France on n’arrive pas à faire pousser du fourrage et qu’en Espagne il y en a ? ».
Le président de la chambre dénonce une gestion de l’eau par l’Etat « pitoyable » et contreproductive. Cet été les agriculteurs ont parfois été contraints d’arroser leurs cultures à midi, en plein soleil et plein vent.
La hausse de l’énergie impacte tout le monde agricole avec l’augmentation du gasoil non routier pour les tracteurs et machines, le gaz et l’électricité.
Selon Jean-Pierre Royannez, « Les serristes nous disent nous au prix du gaz, on ne chauffera cet hiver, on recommencera au printemps. On peut donc s’attendre à des ruptures de certains légumes sur la fin de l’hiver ».
Les aviculteurs, eux, ont la double peine : hausse de l’énergie pour chauffer les poussins mais aussi des céréales. Le prix a doublé avec la guerre en Ukraine, ce qui fait dire au président de la chambre d’agriculture de la Drôme que « pour que leur activité reste viable, le prix du kg de poulet devrait être multiplié par trois ».
C’est la phrase choc du président de la chambre d’agriculture de la Drôme. Il y aurait selon Jean-Pierre Royannez entre 22 et 25 meutes de loups en Drôme. Beaucoup trop estime-t-il. « L’Etat n’a pas pris la mesure de la situation. On file à la catastrophe » et Jean-Pierre Royannez complète « avec la reproduction, l’année prochaine, il faut compter environ 70 loups de plus que cette année ».
Les loups gagnent du terrain, se rapprochent de l’humain sans crainte. Un berger drômois a filmé il y a quelques semaine un loup attaquant son troupeau en plein jour et en sa présence proche. Une situation jugée intenable par le monde agricole et qui conduit le président de la chambre d’agriculture à prévenir « il faudra nettoyer le territoire » si l’Etat ne prend pas au sérieux la question. Pas sûr que cela plaise aux associations de défense de l’environnement.
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