LHS1140b est une exoplanète qui fascine la communauté scientifique. Les observations du télescope spatial James Webb confirme la piste d'une planète océan avec peut-être même de l’eau liquide à sa surface.
Elle porte un nom pas très poétique : LHS1140b mais son cas passionne les astronomes. C’est une exoplanète située à 48 années-lumière de notre système solaire dans la constellation de la Baleine. Elle orbite autour d’une étoile de type naine rouge et avait déjà été observée par le passé avec plusieurs télescopes comme Hubble.
Cette exoplanète avait été mesurée 1,7 fois plus grande que la Terre et 5,6 plus massive. Mais sa faible densité, laissait penser, soit à une planète avec une épaisse enveloppe d’hydrogène et d’hélium, comme Neptune, ou bien à une planète contenant une très importante quantité d’eau. Une équipe de planétologues du CNRS en collaboration avec l’Université de Montréal, vient de lever le doute grâce aux observations menées avec le nouveau télescope spatial James Webb.
"Ces observations tendent à suggérer que cette planète serait plutôt une planète océan, couverte d'eau, sans cette épaisse atmosphère d'hydrogène et d'hélium. Et donc ça en fait un cas extrêmement excitant, parce que cette planète est située dans la zone habitable de son étoile, c'est-à-dire qu'elle est à la bonne distance pour avoir de l'eau potentiellement liquide à sa surface. C'est actuellement l'un des meilleurs candidats pour essayer de détecter de l'eau liquide à la surface d'une planète en dehors de notre système solaire" explique Benjamin Charnay, chercheur au Lesia à l’Observatoire de Paris.
Plusieurs hypothèses sont sur la table. "Soit la planète est trop froide pour avoir de l'eau liquide en surface, dans ce cas, on s'attendrait à ce que la planète soit recouverte de glace. Mais du fait du flux géothermique de la planète, sous cette glace on pourrait trouver de grandes quantités d'eau liquide. Dans un scénario plus favorable, si la planète possède une atmosphère génèrant un effet de serre, alors ce que nous montrent nos modèles de simulation, c'est la possibilité d'un océan à la surface." indique Martin Turbet chercheur au CNRS,
Un autre aspect rentre en compte et pourrait déterminer la nature de cette exoplanète. "Cette planète devrait être dans ce qu'on appelle un état de rotation synchrone, c'est-à-dire qu'elle présente toujours la même face à son étoile, comme la Lune par rapport à la Terre. Dans ce cas de figure, il y a un chauffage qui est assez fort par l'étoile au niveau du côté jour. Et s'il y a suffisamment d'effet de serre, on pourrait avoir un océan liquide juste du côté jour, avec une zone libre qui ressemblerait un peu à un œil" suggère Benjamin Charnay.
Le mystère sera peut-être levé dans quelques années sur LHS1140b après de nouvelles observations avec le James Webb télescope. L’eau liquide est souvent associée à la vie, mais cette option-là en revanche est encore bien trop lointaine pour les chercheurs.
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