Etats, religions et sociétés : le défi géopolitique : Voilà l'intitulé des 3 journées d’études ouvertes à tous qui auront lieu du 28 février au 1er mars à Strasbourg. Trois jours de réflexions et d’échanges autour de sujets comme le rapport entre état et religions. Pour en parler, Jean-François Bour, le président de Decere, qui co-organise l’évènement.
RCF Alsace Pourquoi est ce que c'est important de parler de géopolitique et de religion aujourd'hui?
Jean-François Bour Cela peut être surprenant parce que nos sociétés très sécularisées ont plutôt tendance à se croire libérées de la de la question religieuse. Mais si on regarde aussi la l'atmosphère globale ou si on regarde l'actualité du monde d'aujourd'hui, on est obligé de se rendre compte que la dynamique religieuse a quand même un certain poids dans beaucoup de sociétés. Et puis nous sommes quand même dans une période de conflits sur le territoire européen et nous savons que le régime actuellement au pouvoir en Russie a utilisé assez volontiers, très volontiers même, l'identité russe orthodoxe qui est portée par une église chrétienne : l'Église russe orthodoxe. Laquelle s'est d'ailleurs elle-même positionnée plutôt en soutien, en soutien de la de l'agression de l'Ukraine. Le patriarche Kirill, le patriarche de Moscou, a considéré que la guerre en question, la guerre menée contre l'Ukraine est une guerre aussi qui concerne les valeurs, une guerre de défense des valeurs authentiquement chrétiennes devant un Occident ou un monde sécularisé qui est pour lui décadent.
RCF Alsace Est-ce que vous avez parlé de différents pays, de différentes sociétés? Est ce qu'il existerait un modèle entre guillemets parfait de cohabitation entre État et religion?
Jean-François Bour On n'est pas là pour donner des notes ou pour décider qui aurait le meilleur modèle. Les religions ont toujours un certain rôle prophétique, c'est-à-dire elles, elles sont des empêcheuse de tourner en rond. Peut être qu'on pourrait dire comme ça, ça ne veut pas dire qu'elles doivent se transformer en menace pour la société ou en menace pour la réflexion qui est aussi, comment dire, laïque et qui qui veut et philosophique afin ce qu'on appelle le travail de la raison globalement. Mais elles auront toujours un rôle, disons, d'interpellation. Et moi je pense que le bon modèle, ce serait un modèle où justement le dialogue est et est possible. Donc dans le colloque, il y a un premier volet qui concerne justement l'influence ou la concurrence réelle ou supposée de l'État et de la religion sur la société. Mais l'enjeu c'est surtout ça, c'est de savoir quel cadre mettre en place pour que religion et Etat, religion et société puissent débattre, puissent échanger, puissent dialoguer et s'interpeller mutuellement.
RCF Alsace Merci pour ces précisions!
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