Dans moins de deux semaines, se tiendra l'élection présidentielle américaine même si 17 millions d’Américains ont déjà voté par anticipation et par correspondance. Dans les urnes, il y a un vote qui pourrait avoir du poids, c’est celui des catholiques.
Pourtant ils sont plutôt minoritaires dans le pays. Ils ne représentent que 22% des Américains, face à une majorité de protestants. Mais leur vote est devenu un véritable enjeu car il peut faire la bascule entre les candidats. Et cela s’explique déjà car les catholiques votent beaucoup, comme l’explique Françoise Coste, historienne et spécialiste de la politique américaine.
C’est sur la question de l’avortement que l’électorat catholique se divise. Il y a ceux qui votent pour Donald Trump car il est justement opposé à l’avortement. Et c’est une des raisons pour lesquelles Antoinette Lorrain a voté pour lui par correspondance. Cette Américaine installée en région parisienne est vice-présidente des Republicans in France, les partisans républicains en France, et elle est catholique. Donald Trump est à ses yeux le seul à pouvoir protéger la Constitution.
Bien sûr, tous les catholiques américains ne forment pas un groupe homogène. Il y a aussi ceux qui sont partisans du démocrate Joe Biden, lui-même catholique très pratiquant. Mais ce n’est pas pour ça que Joseph SmallHoover a voté pour lui. Cet avocat américain catholique est membre des Democrats Abroad, les partisans démocrates en France. Il partage ses positions, notamment sur l’avortement, comme il l'explique sur RCF.
Mais le clivage ne porte pas seulement sur l’IVG mais aussi l’immigration. Joseph Smallhoover ne comprend pas la politique du président, très hostile aux migrants. Et si le vote catholique pèse de plus en plus dans les urnes c’est aussi, en partie, dû aux Latino-américains. De nouveaux électeurs plutôt partisans du camp Démocrate comme l’explique Françoise Coste.
Ces dernières années, les votes des Catholiques américains ont été assez équivalents entre démocrates et républicains. Mais aujourdhui, ils tendent de plus en plus vers le camp républicain. Donald Trump a développé depuis 2016 une vraie stratégie pour séduire les catholiques. C’est ce qu’explique Blandine Chélini-Pont, professeure d’histoire spécialiste du catholicisme américain.
On a vu récemment la nomination d’Amy Coney Barrett, nouvelle juge à la Cour suprême. Elle est juge fédérale, catholique et très conservatrice. Elle a fait ses études à Notre-Dame-du-Lac, une université jésuite très prestigieuse. C’est un nouveau signal qu’envoie Donald Trump aux catholiques et cela permet d’établir une majorité de juges catholiques à la Cour suprême. Sur les 9 juges, seulement 3 sont désormais progressistes. Un choix mûrement réfléchi par le camp républicain selon Françoise Coste. Cette majorité de juges conservateurs pourraient donc revenir par exemple sur le droit à l’avortement, s’ils sont sollicité par un Etat sur la question.
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