Sur ces 84 pays, 39 la prononcent encore et 23 procèdent à des exécutions. Aujourd’hui dans le monde, plus de 22.000 personnes sont enfermées dans les couloirs de la mort. Cette année, les abolitionnistes ont voulu attirer l’attention sur les conditions de détention de ces détenus. Focus sur les Etats-Unis avec Anne Boucher, de l’ACAT France.
"On peut dire que c’est pratiquement une double-peine qui leur est infligée car pour la plupart, ils sont détenus depuis de très longues années avant leur date d’exécution et dans des conditions particulièrement inhumaines. Ils sont présentés comme le pire du pire, et moins digne d’intérêt que des animaux dans bien des cas. Le principe de base appliqué pour ces détenus est l’isolement cellulaire permanent. Ils passent en moyenne de 22h à 23 heures seuls dans leur cellule. Ils prennent leurs repas seuls en cellule et n’ont pratiquement aucun contact physique même au moment du parloir. C’est vraiment tout un tas de mécanismes qui visent à les déshumaniser avec des conséquences très graves sur leur santé physique et mentale car cette absence de contact finit par causer des troubles tels que les dépressions, les envies suicidaires et des maladies mentales" explique Anne Boucher, membre de l'ACAT France.
"On ne dit pas pour autant que les conditions de détention des autres détenus aux Etats-Unis sont admirables. Il y a bien d’autres difficultés. Mais c’est certainement aussi le jeu politique. La peine de mort est un argument assez fort auprès de l’opinion publique et des électeurs. On constate en fait que ces dernières années, il y a eu un principe de restriction de plus en plus fort à l’encontre de ces condamnés à mort" ajoute Anne Boucher.
"L’une des principales choses que l’on fait depuis plus de vingt ans est de gérer un programme de correspondance avec des condamnés à mort aux Etats-Unis, qui nous en font la demande. Le principe est qu’on apporte un soutien moral à ces condamnés. On leur redonne une humanité. On montre qu’ils sont dignes d’intérêt. On contribue à les maintenir, à empêcher leur dégradation physique et mentale. Dans certains cas on a pu observer que cela les aidait pour faire appel de leur condamnation. Et c’est aussi pour nous une manière de maintenir une information sur ce qui se passe dans les couloirs de la mort" conclut cette membre de l'ACAT France.
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