La future politique migratoire de l'Union européenne est l’un des enjeux des élections européennes du 9 juin prochain. La question n’est pas forcément un thème prioritaire pour les Européens, mais elle occupe une place importante dans le débat public, notamment porté par l’extrême droite.
“L’un des éléments de rhétorique des partis d’extrême droite est de qualifier l’Europe de passoire” explique Anaïs Voy-Gillis, chercheuse à l'IAE de Poitiers. À l’échelle européenne, “il y a une volonté de faire front commun, de critiquer la politique européenne en matière d’immigration, la manière de réguler les frontières, la volonté que chaque État soit maître de sa politique migratoire”, explique-t-elle.
Le Rassemblement national ne déroge pas à la ligne de la plupart de ses partenaires européens. Il veut réserver la libre circulation dans l'espace Schengen au seul ressortissant communautaire et l'interdire pour les étrangers, même en situation légale. De son côté, Marion Maréchal, la tête de liste Reconquête, souhaite un blocus naval contre l'immigration en Méditerranée.
Chez la droite traditionnelle : Les Républicains veulent construire des barrières physiques à l'Est de l'Europe et en matière d'immigration. LR souhaite que le droit national prime sur le droit européen. Cet équilibre est pourtant au cœur de la construction européenne. Les trois partis à droite défendent également une externalisation des demandes d'asile en dehors de l'Union européenne.
Isolée, Valérie Hayer, pour la majorité présidentielle, est la seule à défendre le pacte Asile et Immigration, récemment adopté par les 27. Il prévoit une procédure de filtrage des demandes d'asile aux frontières de l'UE et une solidarité dans la répartition des demandeurs d'asile.
Enfin, pour réduire les flux d'immigration illégaux, la gauche milite de son côté pour des voies légales dans l'UE, pour certaines, en fonction des besoins de l'économie européenne.
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