Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de Jésus.
Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant la nuit – vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres.
Ils prirent donc le corps de Jésus, qu’ils lièrent de linges, en employant les aromates selon la coutume juive d’ensevelir les morts.
À l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne.
À cause de la Préparation de la Pâque juive, et comme ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus.
Source : AELF
Le calme s'installe après la tempête. Les cris de la passion se perdent dans le lointain ; les hommes et les femmes sont rentrés chez eux. il ne reste dans le paysage de désolation que les pauvres corps des suppliciés au Golgotha. Tout semble faire silence ; on n'ose même pas imaginer des cris d'oiseaux ou le bruit de la ville pourtant bien proche.
Il faut maintenant porter le corps de Jésus à la tombe. La pierre ne sera pas bavarde, elle non-plus car le tombeau est neuf et sans histoire ; il n'a rien à raconter.
L'espace semble tout à la peine, la peine profonde de vies cruellement enlevées et de l'espérance de tout un peuple apparemment déçue. Or, la profondeur de la peine ne se mesure pas ; elle se devine seulement au visage de ces 2 hommes, Joseph d'Arimathie et Nicodème. Un homme qui pleure pèse une tonne. Oui la peine est profonde.
Joseph d'Arimathie apparait dans le récit évangélique en ce tout dernier jour, lui qui visiblement a été instruit des enseignements de Jésus; il est venu à Jérusalem pour accomplir la pâque, et le voilà qui est le premier homme à accomplir la tâche immense de prendre en charge le Christ brisé ; il devient ainsi le frère aîné de toutes les petites mains du monde qui prennent soin des autres. En ce jour de silence, Joseph d'Arimathie tient aussi la main de notre foi.
À côté de lui, Nicodème ce sage en Israël qui était venu trouver Jésus de nuit nous dit le texte et qui s'était révélé un courageux avocat quand il avait demandé aux grands d’Israël en furie s'il était licite de condamner Jésus sans l'avoir entendu. Ce nicodème à qui Jésus avait enseigné que celui qui fait la vérité vient toujours à la lumière se retrouve là au pied de la croix. Sa foi et sa fidélité le poussent encore auprès du Christ, au moment de son ensevelissement, comme si, désormais, il ne pouvait plus croire au prétendu pouvoir des ténèbres.
Nicodème avait entendu de la bouche de Jésus qu'il fallait renaître. Oui, nous aussi il nous faut renaître !
Jésus avait précisé que la renaissance serait d'eau et d'esprit. Ce soir sera le moment : Dieu nous fera renaître; les eaux qui s'ouvrirent devant Moïse et tout le peuple vont nous baigner pour une nouvelle naissance. Nous serons alors libérés de nos horizons trop courts. Un grand vent se lèvera ! Alors nos vies seront comme ces bateaux qui partent au loin ou ces cerf-volant qui montent haut.
Une fois encore notre veillée Pascale sera cette année atypique ; mais le message qu'elle porte en elle luit de toute éternité. Ce matin nous sommes comme Joseph ou Nicodème ; mais cette nuit et au petit jour nous entendrons la voix de Marie Madeleine nous appelant à l'action de grâces. Alors nous pourrons dire que notre renaissance est déjà commencée.
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