Face à l'obésité et au surpoids, la politique des "petit pas"

En 2017, 50,1 % des hommes et 38,8 % des femmes se déclaraient en surpoids, selon une étude de Santé publique France.

Une grande différence entre les hommes et les femmes

L'étude publiée par Santé publique France repose sur des données déclaratives concernant le poids et la taille que les personnes interrogées estiment avoir. "On sous-estime probablement la situation actuelle", souligne Valérie Deschamps. Ces données révèlent une différence de dix points, avec davantage d'hommes en surpoids que de femmes. Cependant, ce constat est nuancé par le fait que "depuis 2016-2017, le pourcentage d'hommes en surpoids ou obèses stagne, alors qu'il augmente chez les femmes". L'épidémiologiste de Santé publique France met en garde : "Nous sommes autour de 14 à 15 % de prévalence d'obésité. Ces chiffres restent importants, il ne faut pas relâcher les efforts en matière de prévention."

L'obésité est liée aux inégalités sociales

Les études ENNS (Étude nationale nutrition santé) permettent d'analyser les inégalités sociales en matière de santé. L'étude Esteban de 2015 montre que le niveau d'éducation demeure un facteur clé en ce qui concerne le surpoids et l'obésité. Face à ce constat, Valérie Deschamps explique que Santé publique France a fait évoluer ses campagnes de prévention vers une approche dite des "petits pas". "Il existe en France depuis 2001 un programme (le Programme national nutrition santé) qui vise à diffuser des messages encourageant un mode de vie plus sain en termes d'alimentation et d'activité physique. Nous avons changé de paradigme et de mode de communication pour permettre aux personnes éloignées des recommandations de s’approprier ces messages et d’améliorer leur santé."

Nous avons changé de paradigme et de mode de communication pour permettre aux personnes éloignées des recommandations de s’approprier ces messages et d’améliorer leur santé.

50 % des hommes et 38 % des femmes se déclaraient en surpoids en 2017. L'épidémiologiste reconnaît que la France reste relativement protégée des problèmes liés au surpoids et à l'obésité, comparativement à d'autres pays comme les États-Unis. "Mais il ne faut pas baisser la garde. C'est probablement grâce aux différents programmes mis en place depuis 2001 que ces chiffres sont contenus."