Elections européennes : à quoi sert le Conseil européen ?
En partenariat avec Touteleurope.eu
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À un mois des élections européennes, le Rassemblement National caracole en tête des sondages avec 32% des intentions de vote pour sa tête de liste Jordan Bardella, selon le dernier baromètre Odoxa. Dans un contexte de banalisation du parti d’extrême droite, le sociologue et politiste Félicien Faury dresse une cartographie de son électorat dans son ouvrage “Des électeurs ordinaires. Enquête sur la normalisation de l’extrême droite” aux éditions du Seuil.
À l'approche des élections européennes le 9 juin 2024, et constatant la forte popularité du candidat Jordan Bardella, Félicien Faury s'interroge quant à la part de la population qui glissera dans l’urne un bulletin en faveur du parti du Rassemblement National.
Dans son enquête, le sociologue et politiste présente la diversité de cet électorat qu’il distingue en deux catégories. Il décrit d'une part “un électorat plutôt populaire qui se sent fragile sur le terrain de l’emploi” et d’autre part “un électorat qu’on retrouve beaucoup plus au sein des classes moyennes”, dont les préoccupations concernent davantage les questions de redistribution, de service public et d’éducation.
Ainsi cet "électorat ordinaire" appartient en majorité à ce qu’on nomme en sociologie les classes populaires et la petite classe moyenne. Un électorat parmi lequel on constate une recrudescence des jeunes, mais encore plus significativement des seniors. Selon Félicien Faury, ils seront décisifs lors des élections européennes, les seniors représentant la majorité des électeurs lors de ce scrutin.
Longtemps taboue, l’adhésion à l'extrême-droite selon le politiste, serait normalisée et légitimée. Quant aux motivations de ce vote, Félicien Faury estime qu’il demeure “un vote protestataire certes, mais qui s’inscrit dans une normalité caractérisée par une inquiétude quant au sentiment que les normes, l'ordre social qui nous entoure s’effrite un peu”.
Ainsi, cet électorat de “gens comme tout le monde”, s’inscrit dans un certain conservatisme, mais également dans une forme de défiance à l’encontre "des minorités ethno-raciales présentes sur le sol français", une défiance symptomatique de notre société actuelle. Et cette animosité est particulièrement sensible à l’égard d’une population bénéficiaire d’aides sociales.
Félicien Faury estime que la véritable rupture s'est exercée lors des élections législatives de 2022. Le Rassemblement Nationale, se revendiquant comme “antisystème et dégagiste” s’est finalement complètement intégré au système politique français par l'arrivée au sein de l’Assemblé National de plus de 80 députés du parti.
Cette montée en puissance de l'extrême-droite n’est pas propre au cas français, puisque de nombreux pays européens constatent également une montée en puissance et en popularité des mouvements conservateurs : Italie, Suède, Hongrie… Une situation qui a incité le Rassemblement national à revoir sa position sur l’Europe.
Si dans certains pays comme l’Italie, des partis d'extrême droite sont parvenus à accéder au pouvoir, Félicien Faure estime qu’il "reste encore beaucoup de travail au Rassemblement National pour parvenir à remporter une élection présidentielle".
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