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Fin de vie : Le témoignage de foi de Clémence Pasquier

Un article rédigé par Pauline de Torsiac - RCF, le 18 mars 2024 - Modifié le 29 mai 2024
L'actu chrétienneFIN DE VIE : LE TÉMOIGNAGE DE FOI DE CLÉMENCE PASQUIER

Emmanuel Macron annonçait le 11 mars 2024 ouvrir la voie à une « aide à mourir » dans le cadre d’un projet de loi sur la fin de vie qui sera examiné à partir du 27 mai par l’Assemblée nationale. Mais qu'en pensent les personnes dont la mort est proche ? Voici dans l’actualité chrétienne le témoignage poignant de Clémence Pasquier. Agée de 29 ans, elle est atteinte d'un cancer généralisé et se trouve aujourd'hui en soins palliatifs.

 Clémence Pasquier © capture you tube les lueurs Clémence Pasquier © capture you tube les lueurs

Dans un entretien à La Croix et Libération le 11 mars 2024, Emmanuel Macron a dévoilé ses intentions sur la fin de vie. Le Président de la République entend ouvrir la voie à une « aide à mourir ». Clémence Pasquier, jeune croyante de 29 ans est en soins palliatifs. Elle nous dit comment elle a reçu les contours de ce projet de loi sur la fin de vie. 

Les mots mal choisis d’Emmanuel Macron pour parler de la fin de vie

Vous avez peut-être vu son témoignage bouleversant qui a eu un large écho sur la chaîne YouTube “Les Lueurs”, chaîne qui donne la parole à ceux qui traversent des épreuves difficiles. Clémence Pasquier est âgée de 29 ans, elle est atteinte d'un cancer généralisé et se trouve aujourd'hui en soins palliatifs. Aujourd'hui, ses jours sont comptés et le débat sur la fin de vie la touche tout particulièrement. “Je suis rarement en colère. Mais lorsque j'ai lu les mots d’Emmanuel Macron, ça m'a mise en colère." a-t-elle confié à Marie Agoyer de RCF Anjou.

“Ce n’est pas tant sur ce qui sera voté dans cette loi, même si, comme chrétienne, forcément, je ne suis pas d'accord. Mais Emmanuel Macron utilise un tas de mots très beaux, “fraternité”, “solidarité”, “aide à mourir” déclare-t-elle. "Et tous ces mots, il les a vraiment truandé. J’ai trouvé rude de présenter ces choses sans écoute de ceux qui sont les premiers concernés, que ce soit des patients, des personnes vulnérables ou des soignants. Et en mettant ces mots-là, je trouve ça vraiment dur.

Les soins palliatifs, une médecine de pointe qui doit être rendue accessible à tous 

Clémence Pasquier a grandi dans une famille catholique pratiquante. Sa foi a une grande place dans sa vie. Elle travaille pour le diocèse de Lyon et l'été dernier, en dépit de cette maladie qui la ronge depuis 7 ans, elle a participé à envoyer 1600 jeunes lyonnais au JMJ de Lisbonne.
 

Le point de vue de 7h20"J’ai 29 ans et je me prépare à mourir", Clémence Pasquier : témoin, maître et lueur

Clémence s'est fixé comme objectif de vivre le mieux possible ce qui lui reste à vivre. “En soins palliatifs, reconnaît Clémence, c’est là où je me sens le mieux prise en charge”.C'est vraiment une médecine qui est loin de tout ce que l'on peut penser, loin des clichés, d'une forme d'impuissance à pouvoir soulager la douleur, à pouvoir accompagner les personnes dans ce qu'elles vivent de complexe en termes physiques, psychologiques, social et même spirituel.

C'est une médecine de pointe, mais elle n’est pas accessible à tous aujourd'hui. Ce qui est dramatique avec la loi, c'est que ça ne va pas forcément aller en s'arrangeant.

Débat sur la fin de vie : “L’épreuve de la maladie m’a fait évoluer”

Et si Clémence regrette que l'on ne développe pas suffisamment aujourd'hui les soins palliatifs, elle reconnaît que dans ce débat sur la fin de vie, l'épreuve de la maladie l'a fait évoluer. “Je pense qu'il y a quelques années, j'aurais juste vu ce débat-là d'un point de vue purement moral, bioéthique." explique-t-elle, avant d'ajouter : "Je sais aujourd'hui un peu plus dans ma tête que l'on peut avoir envie de mourir, comme une forme de libération, Je le sais, parce que je l'ai vécu."

Ce désir est beaucoup plus complexe que ce que l’on croit et souvent ce désir ne reste pas.

"Je pense que là-dedans se jouent les questions relationnelles", précise la jeune femme. "Il faut apprendre à écouter ce désir et ne pas simplement le balayer d'un regard. En revanche, se dire qu'il y aura un délai de réflexion de 48 heures pour la mise en place d'un suicide assisté ce n'est pas apprendre à écouter ce désir, c'est juste se débarrasser du problème."

Dans cette vie éprouvée par la maladie, Clémence Pasquier puise ses ressources dans la prière et la vie des saints. Elle s'apprête d'ailleurs à publier le deuxième tome d'un livre qui leur est consacré. La jeune femme se sent particulièrement proche de Claire de Castelbajac, décédée d'une méningite foudroyante à l'âge de 21 ans et dont la cause en béatification est actuellement en cours d'instruction à Rome.

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