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Fin de vie : vers une convention citoyenne apaisée ?

Un article rédigé par Grégoire Gindre - RCF, le 13 septembre 2022 - Modifié le 29 mai 2024
Le dossier de la rédactionUn nouveau débat sur la fin de vie

C’était une promesse de sa campagne d'avril 2022 : Emmanuel Macron se saisit de l’épineux débat sur la fin de vie et lance une convention citoyenne sur le sujet pour rafraîchir la loi Claeys Leonetti de 2016. Un enjeu important qui va bien au-delà de la question de l'euthanasie. 

Le débat sur la fin de vie est relancé par le chef de l'Etat qui souhaite lancer une convention citoyenne à partir d'octobre prochain ©Sabri Benalycherif / Hans LucasLe débat sur la fin de vie est relancé par le chef de l'Etat qui souhaite lancer une convention citoyenne à partir d'octobre prochain ©Sabri Benalycherif / Hans Lucas

Euthanasie, suicide assisté, interdiction de tuer, droit à choisir sa mort. Le débat sur la fin de vie est relancé par le chef de l'Etat qui souhaite lancer une convention citoyenne à partir d'octobre prochain. En parallèle, le Comité consultatif national d'éthique juge "possible" d'ouvrir une voie vers une aide active à mourir mais sous "certaines conditions strictes". Un travail qui doit apporter des pistes de réflexions et déboucher sur une nouvelle loi, d'ici la fin 2023. 

 

La loi Claeys-Leonetti actuellement en vigueur 

 

La brûlante question de la fin de vie est aujourd'hui extrêmement encadrée en France, grâce à la loi Claeys-Leonetti. Adoptée en 2016, après une première version en 2005, elle interdit l’euthanasie et le suicide assistée. A contrario, elle autorise "une sédation profonde et continue jusqu’à décès" pour les malades en phase terminale et dont le pronostic vital est engagé "à court terme".

 

Cette loi pourrait bien être rafraîchie alors même que "tous les pays nous l'envient", explique Didier Sicard, auteur du dernier rapport sur la fin de vie au président Hollande. "Les lois françaises sont actuellement très équilibrées. Cependant, cet équilibre français souffre d'une méconnaissance totale, d'une indifférence médicale impressionnante, et souffre d'une place de ce que l'on appelle les soins palliatifs insuffisamment enseignés et reconnus", poursuit l'ancien président du comité consultatif national d'éthique. 

 

Une convention citoyenne lancée en octobre prochain

 

Alors que la question de l'euthanasie est au cœur de toutes les préoccupations, elle ne toucherait en fait qu'un faible pourcentage de décès en France. C'est pourquoi "il faut aller plus loin" dans la réflexion. "Dire non à l'euthanasie est aussi absurde que dire oui à l'euthanasie", martèle Didier Sicard. "Le problème n'est pas de dire oui ou non. Chaque situation est particulière". Aujourd'hui, la France est confrontée à un nombre d'euthanasies clandestines élevées, pratique pourtant bel et bien illégale. 

 

Derrière cette convention citoyenne lancée en octobre prochain se cache aussi et surtout une volonté drastique du chef de l'Etat d'un "débat apaisé". Pour cela, Emmanuel Macron vise un consensus entre les grands acteurs militants sur cette question. 

 

Enfin "un débat apaisé" ? 

 

Chez les "pour" comme chez les "contre", tout le monde est d'accord pour pousser la réflexion plus loin que le simple oui ou non. Jean Matos, consultant et formateur en éthique, qui travaille également à l'archevêché de Rennes, raconte que "l'Eglise est partante pour dialoguer de façon raisonnée". Il faut "une prise de position fondée sur la raison car si l'on discute seulement de la foi - quand les chrétiens vont dire oui la vie est sacrée elle est donnée par Dieu, on ne peut pas l'enlever - du point de vue de la foi catholique c'est vrai, mais c'est un argument pas entendable", détaille-t-il.

 

Même son de cloche du côté de l'ADMD, pourtant favorable à une révision de la loi. "C'est un sujet intime. Il faut avoir un débat apaisé et serein. Il faut respecter toutes les consciences et ne juger personne. Personne ne peut avoir la vérité et la certitude", assure Jonathan Denis, président de l'association pour le droit de mourir dans la dignité. Une liberté de conscience qui sera au centre de toutes les attentions, à partir d'octobre prochain et le lancement de la convention citoyenne. 

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