Le pape François tient ce samedi 30 septembre 2023 à Rome un consistoire. 21 nouveaux cardinaux seront créés à cette occasion. Le 9 juillet dernier à l’issue de l’Angélus, Place Saint Pierre, le pape avait égrené la liste des heureux élus. Parmi eux, deux français, Mgr Christophe Pierre, nonce apostolique aux États-Unis et le jeune évêque d’Ajaccio, Mgr François Bustillo
Agé de 54 ans, Mgr Bustillo ne passe pas inaperçu du haut de son mètre quatre-vingt dix. Comme le laisse deviner sa bure grise il appartient à l’ordre des franciscains conventuels. Il ne s’attendait pas du tout à devenir cardinal. "Lorsque l'on est nommé évêque c'est plus graduel, plus humain. On se prépare un peu mieux. Il y a un timing plus respectueux. Quand vous êtes nommé cardinal le pape sort à la fenêtre, il énumère sa liste, vous vous retrouvez dans la liste. C'est un peu brutal quand on l'apprend car de nombreuses personnes l'ont su avant moi ! Je célébrais ma messe, je n'ai pas suivi l'Angélus. Je n'écoutais ni la radio ni la télé. Après les émotions, je me suis dit qu'il fallait accueillir cette charge avec confiance et détachement. Confiance parce que le pape me fait confiance. J'ai pas postulé j'ai pas payé pour devenir cardinal. Et détachement car ce n'est pas juste le prestige de l'Eglise. En Corse j'ai la dimension locale de la mission. Avec cette charge j'aurai la dimension universelle de la mission"
Né à Pampelune, au Pays basque espagnol, en 1968, frère François Bustillo a été formé au noviciat de Padoue en Italie. Il a ensuite étudié à l’Institut catholique de Toulouse avant de cofonder le couvent Saint-Bonaventure à Narbonne, puis de diriger le couvent Saint-Maximilien-Kolbe de Lourdes. En mai 2021, le pape le nomme évêque d’Ajaccio à 52 ans. Sur l’île de beauté, Mgr Bustillo est à la tâche. Avec sa voiture, l’homme de prière arpente la corse. Il ne veut pas être un “évêque de bureau”. “Sans proximité avec le peuple, la vie d’un pasteur devient fade”, dit-il. Pour lui, «L’autorité se gagne par la proximité». Et surtout cet homme de prière met au 1er plan sa vie spirituelle car «Si l’évêque ne vit pas de Dieu, il est vide. "On est vite mangé parce qu'on va chercher le cardinal, le prestige, la place ecclésiale. Je comprends le pape quand il dit priez pour moi. Plus on est exposé plus il faut faire attention. Je demande aux gens que je rencontre de me soutenir de l'intérieur. J'ai aussi besoin de ma prière à moi. Je demande chaque jour au seigneur de me donner la force de témoigner de son amour."
Avec Mgr François Bustillo et et Mgr Christophe Pierre on compte désormais 6 cardinaux électeurs pour la France. Jean Marc Aveline, archevêque de Marseille, Philippe Barbarin, archevêque émérite de Lyon,Jean-Pierre Ricard, archevêque émérite de Bordeaux et le cardinal Dominique Mamberti préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique.
Ce consistoire est marqué par une recrudescence du nombre de cardinaux européens, dont le chiffre avait pourtant diminué depuis l’élection de François en 2013. S’y trouve, par exemple, Mgr José Cobo Cano, archevêque de Madrid, Mgr Grzegorz Rys, un historien polonais engagé pour le dialogue oecuménique et interreligieux, ou encore Mgr Américo Manuel Alves Aguiar, le grand organisateur des JMJ à Lisbonne.
Le coeur ne se divise pas, par François Bustillo, Edgar Peña Parra, Nicolas Diat, Fayard, 270 p., 22, 50 €.
Toute l'année, la rédaction nationale de RCF vous tient informés de l'actualité de l'Église et des mouvements chrétiens.
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !