Les Fraternibus, ce sont les bus de la fraternité. Ils silonnent les territoires isolés ; les territoires ruraux, les quartiers populaires, les zones périphériques. Ils cherchent à aller à la rencontre des personnes isolées, de celles qui n’ont pas la possibilité de se déplacer.
Nous avions déjà quelques projets avant la crise sanitaire. Mais lors du premier confinement, alors que la plupart de nos lieux d’accueil ont dû être fermés, nous avons dû trouver d’autres moyens pour continuer à être proche des plus pauvres.
Nos bénévoles et nos salariés ont dû aller à leur rencontre sur leurs lieux de vie. Ils ont plus qu’avant pris conscience de l’isolement ; ils ont rencontré ces personnes qui ne savent pas qu’il y a des lieux d’accueil du Secours Catholique ; qui n’osent pas y aller ; pour lesquelles ils sont trop éloignées. Et l’année prochaine, il y aura 35 Fraternibus en circulation. Près de la moitié de nos délégations se seront lancées.
Un Fraternibus, c’est d’abord un lieu d’accueil convivial ; c’est un rendez-vous régulier pour ceux qui se sentent isolés. Mais comme toujours au Secours Catholique, la rencontre avec les plus pauvres nous pousse à agir. Alors ce sont aussi des lieux dans lesquels nous travaillons sur l’accès aux droits ; dans lesquels nous luttons contre la fracture numérique ; ce sont enfin des lieux où les habitants peuvent imaginer ensemble des projets locaux.
Dans l’Eure, la question s’est posée parce qu’un lieu d’accueil qui desservait une cinquantaine de communes avait fermé. Et voilà ce que dit une femme de 86 ans : "Je ne peux plus voir mon assistante sociale. On me dit d’aller à la mairie pour la voir en visio, mais je sais pas faire. Je n’ai pas de voiture pour aller à la mairie et il n’y a plus de bus." Quel sens cela aurait-il d’ouvrir un lieu d’accueil et d’y attendre des personnes qui ne peuvent pas se déplacer ?
La deuxième nous conduit dans le Gard, il s’agit d’un four à pain mobile. Il a été conçu par un ingénieur de la ville puis assemblé par des stagiaires en insertion professionnelle. Le four s’arrête en pied d’immeubles. Des femmes et une multitude d’enfants descendent de leurs appartements. Les animations sont essentiellement basées sur l’alimentation et la santé Pour ces femmes ces moments de partage sont importants: "Cela fait tellement du bien de sortir de chez nous, dit une de ces femmes. Nous avons peu d'occasions.”
Alors qu’approchent les fêtes de Noël, chacun d’entre nous peut avoir ce souci des personnes isolées. Pas besoin de Fraternibus pour cela ; il suffit d’ouvrir les yeux et les mains.
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