Le vendredi 22 avril, à Marseille, une bâche commémorative a été inaugurée pour le 107e anniversaire du génocide arménien. Martine Vassal, la présidente du Département des Bouches-du-Rhône était accompagnée des trois coprésidents du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France Sud (CCAF Sud) : Aurore Bruna, Julien Harounyan et Azad Balalas-Kazandjian. L'occasion de rappeler qu'il ne faut jamais oublier.
La cérémonie de commémoration du premier génocide du XXe siècle s'est déroulée devant la Bibliothèque et Archives Départementales des Bouches-du-Rhône.
Plus d'une centaine de personnes étaient présentes, dont les enfants de l'école franco-arménienne Hamaskaïne. Des danseurs étaient conviés, ainsi qu'une musicienne de canon, un instrument très populaire en Arménie. Cette cérémonie s'inscrit dans la volonté de ne jamais oublier. De 1915 à 1923, plus d'1,5 millions d'Arméniens ont été exterminés par la population turque. Martine Vassal insiste : "Vouloir exterminer un peuple parce qu'il pense différemment de vous c'est une atteinte profonde à la démocratie. Ce travail de mémoire est fondamental, d'autant plus face à la situation actuelle de guerre aux portes de l'Europe.” En effet, on assiste à une perpétuation de la violence des Turcs envers les Arméniens. Aurore Bruna parle d'une commémoration qui reste amère : "C'est pour cela qu'on n'arrive pas à faire une commémoration simplement dans le recueillement parce que la négation du génocide continue en Arstakh". Elle ajoute à cela : "Le couple turco-azerbaidjanais n'en a malheureusement pas fini avec sa politique d'extermination qui s'apparente à du panturquisme".
Une transmission à la jeunesse : un devoir de mémoire et une sensibilisation aux extrêmes
La commémoration du génocide arménien est également un moyen de transmettre la mémoire collective et d'enseigner l'histoire aux jeunes générations. Se rappeler des tragédies passées afin de lutter contre leur reproduction est le principal objectif de cet évènement. Azad Balalas-Kazandjian explique cette importance : "Il faut leur expliquer ce qu'il s'est passé et pourquoi cela s'est passé et surtout ne pas oublier de demander un pardon des réparations pour qu'il y ait enfin une paix entre les peuples".
Marseille, une terre d’accueil
Le génocide arménien est d’autant plus important à commémorer dans les Bouches-du-Rhône. Marseille a été le lieu d’espoir pour tous les rescapés arméniens. Selon Aurore Bruna : “Marseille a vu arriver tous les rescapés du génocide arméniens sur les quais de la Joliette. Ils sont arrivés apatrides, dans le dénuement le plus total et ils ont trouvé dans cette ville, une terre d'espérance, une terre où s’enraciner de nouveau”. La cité phocéenne est devenue très importante pour toute la communauté arménienne de France. Le co-président du CCAF Sud Azad Balalas-Kazandjian appuie cela : “C’est la ville symbole pour tous les rescapés arméniens du génocide”. C’est aussi l’Arménie qui a contribué à la richesse et à la beauté de notre région : “Dans le département des Bouches-du-Rhône, nous avons une communauté arménienne qui est très importante et qui a fait briller la Provence de par ses valeurs et ses origines” énonce la présidente des Bouches-du-Rhône Martine Vassal.
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