Lyon
L'ancien maire s’est éteint à 76 ans samedi 25 novembre au soir des suites d’un cancer de l’estomac à l’hôpital Lyon-Sud. « Maire transformateur et humaniste, il aura marqué à jamais l'histoire de Lyon » a réagi son successeur à la mairie de Lyon Grégory Doucet. Les drapeaux de l’Hôtel de ville sont en berne et le cercueil de Gérard Collomb est exposé au public à partir de 13h ce lundi. Une immense figure de la politique lyonnaise s’est donc éteinte, qui aura passé près de 20 ans à la tête de la ville... Mais pas que. Retour sur sa carrière politique.
Gérard Collomb a véritablement dédié sa vie à sa ville, Lyon, comme maire bâtisseur : de 2001 à 2020, pendant 19 ans et 3 mandats à la tête de la ville, le socialiste multiplie les chantiers et les avancées. La mise en service des premiers Vélo'V en 2005, la requalification des Berges du Rhône en 2007, la transformation du quartier de la Part-Dieu en quartier d'affaires au poids européen, mais aussi la réhabilitation et la modernisation du quartier de la Confluence ou encore le développement de la vidéo-surveillance. Des responsabilités qu'il cumule avec son mandat à la tête de la métropole lyonnaise, dont il impulse la transformation en 2015. Sans compter ses mandats en tant que conseiller municipal dans l'opposition, mais aussi en tant que maire du 9e arrondissement lyonnais, avant de briguer la tête de la mairie centrale.
Son parcours national a démarré tôt pour le natif de Chalon-sur-Saône : encarté au Parti socialiste en 1971, il devient député du Rhône 10 ans après, à seulement 34 ans, en 1981 (il s'agit alors du plus jeune député de France), un siège qu'il occupera jusqu'en 1988. Après avoir occupé les bancs de l'Assemblée nationale, il siègera également au Sénat à partir de 1999 et pendant 15 ans. Un mandat qu'il réussi à reconduire par deux fois, en 2008 et 2014. Longtemps oublié dans les compositions des gouvernements de gauche, il est finalement nommé ministre de l'Intérieur en 2017, après avoir soutenu le candidat Emmanuel Macron dans sa course à l'Élysée. Un soutien et une nomination qui lui attireront les foudres de son parti, qu'il quittera pour La République en Marche. Puis sa relation avec Emmanuel Macron s'envenime : il donne alors sa démission en 2018, 16 mois seulement après sa nomination.
Ce soutien à Emmanuel Macron symbolise bien un homme aux positions qui ont parfois étonné, même dans son propre camp à gauche. Son passage du PS à LREM en est le témoin : Gérard Collomb a pris des positions qui ont bousculé ses alliés, et l'ont parfois isolé. En tant que maire, dès son élection en 2001, il développe la vidéo-surveillance dans la ville, faisant de Lyon la ville la plus équipée en la matière après celle de Nice, dirigée par la droite. Une position jugée à l'encontre de celles de son camp socialiste. Il défraie à nouveau la chronique en affichant son amitié et son soutien à son homologue montpelliérain Georges Frêche, qui venait d'être exclu du Parti socialiste.
Gérard Collomb, un homme voué à sa ville, mais aussi à son pays, et qui n'a pas hésité à prendre certaines positions qui ont pu parfois surprendre.
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