En Allemagne, le déconfinement a commencé il y a deux semaines. Réouverture sous conditions des commerces, musées, parcs, et de certaines classes dans les écoles. Reprise également des offices religieux avec des règles d’hygiène très strictes. Aujourd’hui, une nouvelle réunion entre la chancelière Angela Merkel et les ministres-présidents des 16 Bundesländer doit avoir lieu pour décider de nouvelles mesures à prendre.
"Les Allemands, à part quelques exceptions, et très très localement conscrites, n'ont jamais été confinés comme nous le sommes encore en France." Si un cadre général a été donné, chaque land (ou région), a décidé des modalités du confinement, "en fonction de la situation locale".
"C'est le principe de subsidiarité dans toute sa splendeur" qui a été appliqué, selon Isabelle Bourgeois, où "chacun contribue à l'intérêt général de part son action parce qu'il est responsable de ses actes". Rappelons qu'en Allemagne les Länder sont des États, ils ont une constitution, une assemblée et un gouvernement.
Dans sa gestion de l'épidémie de coronavirus, l'Allemagne a réalisé "beaucoup plus" de tests que la France, elle a aussi "dix fois plus de lits en soins intensifs" que la France. Est-ce la raison pour laquelle il y a eu peu de morts, comparé au taux de contamination ? Si en effet le pays a, à ce jour, un nombre de contaminations élevé (167.007 cas avérés contre 132.967 en France), le nombre de morts du coronavirus reste assez faible, comparé à la France : 6â¯.993 décès, contre 25.531.
Faut-il pour autant conclure à un modèle allemand dans la gestion de la crise sanitaire ? Pour Isabelle Bourgeois, "la clé de tout" en Allemagne est la "culture du travail en réseau", entre établissements qu'ils soient publics ou privés. Le système de santé allemand bénéficie de "cette dynamique-là".
"La conclusion qu'on peut tirer de la crise jusqu'ici c'est que les systèmes qui laissent la place à l'initiative locale, avant tout, ces systèmes-là, finalement, ce sont les plus réactifs et ceux qui économiquement sortiront le plus vite de la crise à cause de cette réactivité."
S'il y a une leçon à tirer de la crise et de la façon dont l'Allemagne l'a traitée, pour Isabelle Bourgeois, c'est bien la décentralisation. "Il faut impérativement, et d'urgence, décentraliser et donner beaucoup plus d'autonomie aux entités locales, qui, elles, sont près du terrain... L'urgence c'est la décentralisation, la démocratie française ne s'en portera que mieux !"
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