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Grand Poitiers investit dans l’avenir de l’eau potable

Grand Poitiers investit dans l’avenir de l’eau potable

Un article rédigé par Baptiste Imbert - RCF Bordeaux, le 25 mars 2025 - Modifié le 25 mars 2025

La station d'assainissement de Bellejouanne, située à Poitiers, joue un rôle essentiel dans le traitement et la purification de l'eau avant sa distribution. Le processus repose sur plusieurs étapes clés, permettant d'assurer une qualité optimale de l'eau potable.

Depuis janvier 2025, un système de traitement de l’eau par ultraviolets a été mis en fonctionnement. ©RCF PoitouDepuis janvier 2025, un système de traitement de l’eau par ultraviolets a été mis en fonctionnement. ©RCF Poitou

L'eau du Clain, préalablement décantée, est mélangée avec l'eau de la source de Fleury, qui arrive directement dans l'ouvrage de la station. Cette combinaison est ensuite soumise à un traitement approfondi afin d'éliminer les micropolluants et impuretés présents.

La première étape consiste en l'injection d'une solution de charbon actif en poudre, associée à un coagulant. Ce mélange permet d'absorber les micropolluants contenus dans l'eau. Une fois le temps de contact respecté, l'eau passe à travers un décanteur, où les particules de charbon actif chargées en polluants se déposent au fond, tandis que l'eau purifiée est récupérée en surface.

 

La poudre de charbon actif est utilisée dans ce bassin pour éliminer les micropolluants. ©RCF Poitou

Les étapes suivantes comprennent un passage à travers des filtres à sable, permettant d’éliminer les dernières matières en suspension. Depuis janvier 2025, la station a mis en place un nouveau traitement par rayonnement ultraviolet (UV), une barrière supplémentaire qui permet de neutraliser toute activité bactérienne. Ce dispositif, d’un coût de 200 000 €, aurait notamment permis d’éviter la crise du cryptosporidium survenue à l’été 2023. Enfin, un traitement au chlore gazeux assure une protection bactériologique jusqu'à la distribution.

Un contrôle rigoureux de la qualité

Afin de garantir une qualité constante, la station ajuste ses dosages en fonction des saisons. En hiver, par exemple, les concentrations en pesticides sont plus élevées à cause du ruissellement, ce qui nécessite une augmentation de la dose de charbon actif. Des analyses mensuelles permettent de surveiller ces variations et d’ajuster le traitement en conséquence.

Certains paramètres, comme le taux de nitrates et la turbidité, sont mesurés en continu afin de réguler la dilution des eaux et d’assurer le respect des normes sanitaires. Par ailleurs, l'Agence Régionale de Santé (ARS) effectue des contrôles réguliers sur le réseau de distribution.

L'innovation au service de l'assainissement

En complément du traitement de l'eau potable, la station d'épuration de La Folie, qui traite environ 60 % des eaux usées des 13 communes de Grand Poitiers, a mis en place un dispositif innovant de biodétection appelé TOXMATE. Ce système utilise des micro-organismes tels que des larves et des escargots pour surveiller la qualité des eaux usées en entrée et en sortie de station. L'observation continue de leur comportement permet de détecter précocement des pics de pollution et d'adapter le traitement en conséquence.

Ce principe de biodétection est également appliqué à la surveillance de l'eau du Clain, grâce à des vairons, une espèce de poisson sensible aux polluants. Leur comportement est analysé en continu, garantissant une réaction rapide en cas de pollution accidentelle.

Une approche préventive et durable

L'ensemble de ces traitements et innovations permet à la station de Bellejouanne d'assurer une distribution d’eau potable conforme aux normes sanitaires, tout en adaptant son fonctionnement aux besoins environnementaux. L'engagement de Grand Poitiers dans la préservation de la qualité de l'eau repose sur une approche à la fois rigoureuse et innovante, afin de garantir une ressource essentielle à tous les habitants du territoire.

Par ailleurs, Grand Poitiers mène également un travail de sensibilisation pour limiter les polluants présents dans les eaux usées. L'accent est mis sur l'usage de produits ménagers plus respectueux de l'environnement et sur la réduction des pesticides en collaboration avec les agriculteurs sur les zones de captage de l'eau. Enfin, un important programme d’entretien et de renouvellement des infrastructures est en cours, avec un budget annuel de 4 millions d’euros pour le remplacement des canalisations et l’amélioration des réseaux d’adduction d’eau potable et d’assainissement.

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