"Ce sont nos grands-parents. Mon grand-père était à Verdun comme beaucoup de sa génération. Un de ses frères est mort comme séminariste brancardier sur le front en 1916. Toutes nos familles sont marquées par cette réalité. C’est très impressionnant de voir comment ce centenaire est l’occasion de faire remonter depuis les familles, les communes, les collectivités, une réalité mémorielle tout à fait essentielle. C’est la France entière qui se souvient de cette tragédie absolue. Un tiers des 18-22 ans sont morts à cette guerre de 14" explique Mgr Antoine de Romanet, évêque aux Armées.
"Oui. Le 8 novembre dernier nous avons eu à l’Arc de Triomphe nous avons eu une cérémonie de ravivage de la flamme en mémoire des prêtres, religieux et religieuses qui ont perdu la vie durant la Grande Guerre. Et c’est essentiel de réaliser ce rôle qu’ont eu les aumôniers militaires, d’humaniser la guerre dans une dimension de haine, d’hostilité. Ces aumôniers ont fait un travail considérable pour être présent, pour porter cette dimension spirituelle et d’humanité. Faire en sorte que ce qui était déjà tragique ne devienne pas totalement inhumain" ajoute-t-il.
"Le général Eisenhower disait qu’il n’y a pas d’athées dans les tranchées. La mort vous entoure et vous ne pouvez pas ne pas vous poser les questions essentielles. Vous avez besoin d’être aidé, soutenu, sur ce registre. Vous avez aussi besoin d’une dimension d’espérance : au nom de quoi je donne ma vie. Il importe que le sens soit présent au cœur d’un déluge de feu, de boue et de sang. Les aumôniers ont ainsi été des petites lumières d’espérance" précise Mgr de Romanet.
"Benoît XV a eu un rôle essentiel, et malheureusement trop méconnu. Il a été épouvantablement caricaturé aussi bien par les Allemands que par les Français. Ses appels à la paix n’ont pas été entendus. Si on avait écouté Benoît XV en 1917, on aurait gagné une année de guerre et on aurait évité ce dramatique traité de Versailles, qui en humiliant les Allemands, aura très largement conduit au conflit de 1939-1945" explique-t-il.
"Le militaire est quelqu’un qui accepte d’engager sa vie au service des valeurs les plus nobles, de la dignité, de la liberté, au service de ce que notre pays lui demande. Et il est magnifique de voir que de génération en génération, des hommes et des femmes se lèvent pour défendre leur pays, ce qu’ils estiment essentiel. Près de 25.000 jeunes par an s’engagent dans nos armées" conclut l'évêque aux Armées.
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