Lyon
Pendant la campagne des élections municipales de 2020, il était encore un visage peu connu dans le paysage politique lyonnais. Pourtant, en juin 2020, c'est bien lui qui remporte le scrutin et devient maire de Lyon. Trois ans plus tard, alors que la moitié de son mandat est déjà écoulée, quel bilan tire Grégory Doucet de l'action de sa majorité écologiste ? L'élu EELV est l'invité de Carte électorale pour y répondre.
C'était le fil rouge de son programme électoral : faire de Lyon une ville à hauteur d'enfants. Sur ce point, Grégory Doucet se dit « heureux de tous les chantiers engagés » : rénovation thermique des crèches et des écoles à hauteur de 350 millions d'euros engagés sur toute la mandature, création de 20 « cours nature » dans les écoles et d'aménagement d'une « rue des enfants » devant les établissements scolaires.
Le maire lyonnais estime qu'un tiers des élèves lyonnais bénéficient aujourd'hui d'un espace apaisé aménagé autour de l'école pour pouvoir déambuler, jouer, se rencontrer, grâce parfois à une piétonnisation totale de la rue. « Cela permet de faire gagner les enfants en autonomie, ils peuvent s'épanouir, s'émanciper. C'est ça la ville des enfants » assure Grégory Doucet.
Concernant l'alimentation, le maire met en avant deux statistiques : un quart des enfants lyonnais mangent exclusivement des menus végétariens à la cantine et « 93 % des enfants qui mangent à la cantine sont satisfaits de ce qu'ils trouvent dans leur assiette ».
Dans une ville où le dialogue interreligieux est reconnu pour sa qualité, le nouveau résident de l'Hôtel de ville a fait le choix de ne pas faire comme son prédécesseur Gérard Collomb, très impliqué dans ces conversations entre communautés. En témoigne par exemple le choix sémantique de Grégory Doucet de préférer le terme de « dialogue interconvictionnel » plutôt qu'interreligieux.
Parfois mal compris dans son interprétation de la laïcité, par laquelle il justifie son absence à la messe de renouvellement du Vœu des Echevins chaque 8 septembre à Fourvière, Grégory Doucet rappelle qu'en tant qu'élu de la République, sa responsabilité est d'assurer la stricte application de la loi de 1905, « que chacun puisse exercer sa liberté de croire ou de ne pas croire. Je me tiens à distance des différents cultes, des différentes cérémonies. En revanche, dans un esprit de concorde, je trouve qu'il est important de venir manifester mon amitié » aux communautés catholique, protestante, juive, musulmane, lors des grands temps forts respectifs de l'année. D'où sa présence sur l'esplanade de Fourvière après la messe le 8 septembre, pour discuter avec l'archevêque de Lyon de la fraternité par exemple.
Cette attitude a parfois suscité une critique récurrente de la part de ses oppositions politiques : celle de ne pas comprendre la ville de Lyon, son histoire et son héritage, faite de centrisme, de modération, de nuances et de bonne entente entre les mondes politiques, économiques et religieux. Grégory Doucet y voit seulement l'écho de « certains qui s'enferment dans une vision un peu stéréotypée ».
Lyon est une grande ville d'histoire. J'aime Lyon pour ce qu'elle a été, mais aussi pour ce qu'elle est aujourd'hui, une ville qui a un patrimoine vivant, une vivacité culturelle. Mais j'aime aussi Lyon pour ce qu'elle est en train de devenir et que l'on est en train de construire. Avec mon exécutif, nous sommes en train de transformer la ville pour l'adapter au XXIe siècle avec une meilleure prise en compte du réchauffement climatique, ou de la question de l'épuisement de la biodiversité dont on doit tenir compte, même en zone urbaine.
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