Bretagne
Écoles, administrations, hôpitaux... Un grand nombre d'agents de la fonction publique ont battu le pavé, ce jeudi 5 décembre 2024, pour alerter sur les coupes budgétaires et la dégradation de leurs conditions de travail. Plusieurs cortèges ont déambulé dans les grandes villes de Bretagne. A Vannes (Morbihan), ils étaient des centaines à manifester.
"L'hôpital saigne", "'Fonctionnaires à terre" ou "Service public notre bien commun". Voilà ce que l'on pouvait lire sur les pancartes et banderoles, ce jeudi 5 décembre 2024, à Vannes (Morbihan). A l'appel des syndicats, plusieurs centaines d'agents de la fonction publique s'étaient réunis sur le port, avant de déambuler jusqu'à la Préfecture.
Objectif : alerter sur la dégradation des conditions de travail et de rémunération. Malgré la démission du Premier ministre intervenue le matin même, les inquiétudes restent nombreuses. En particulier pour le secteur de l'éducation qui s'inquiète de l'instauration de trois jours de carence non payés en cas d’absence pour raison de santé, une piste envisagée par le gouvernement de Michel Barnier.
Et même si "les jours de carence sont mis de côté" en raison du contexte politique incertain, "le budget de la fonction publique est insuffisant", estime Erwan, délégué à la Confédération nationale du travail. L'enseignant de lettres-histoire cite en exemple le lycée professionnel Jean Guéhenno de Vannes où il exerce. "Il nous manque un poste et demi en vie scolaire pour fonctionner de manière correcte ".
Un manque de moyens, couplé à une absence de formation pour Alice, enseignante en établissement catholique, un drapeau de la CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens) à la main. Elle alerte notamment sur la difficulté d'accueillir des élèves venus d'instituts médico-éducatifs (IME). "On a des enfants qui nous arrivent dans les écoles et l'on n'a pas les moyens de les accueillir, c'est inacceptable !"
Outre les enseignants, le personnel hospitalier et administratif est également dans les rues pour "lutter contre le fonctionnaire bashing", expose Nicolas Lhuillery, co-secrétaire de Solidaires finances publiques du Morbihan. "On est contre les suppressions d'emplois dans la fonction publique et contre les réductions de salaire", résume-t-il.
L'agent craint une baisse des moyens dans le milieu des finances publiques où il travaille. "En l'espace de dix ans, on a perdu 500 agents dans le Morbihan (...) et on va perdre à nouveau des postes l'année prochaine."
En plus de Vannes, la grève de la fonction publique a touché les principales villes de Bretagne. Les manifestations auraient rassemblé 200 000 personnes en France, selon la CGT et 130 000, selon les autorités. Le ministère de l’Éducation nationale rapporte que près d’un enseignant sur trois était en grève, ce jeudi.
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