Accueil
Groix : faire de l’île un havre de paix pour les pollinisateurs

Groix : faire de l’île un havre de paix pour les pollinisateurs

Un article rédigé par Claire le Parc - RCF Sud Bretagne, le 1 mars 2022  -  Modifié le 1 mars 2022

Associations et scientifiques lancent une campagne nationale pour demander au gouvernement une protection juridique forte de l'île. Leur objectif : sauvegarder les abeilles noires. 

©apiculture.com ©apiculture.com

L’initiative ne date pas d'hier, depuis des années, l'Association pour la sauvegarde de l’abeille noire de Groix tente d’interpeller le gouvernement. Son objectif : la protection des pollinisateurs de l'île. Une cause qui mobilise également l’ONG Pollinis. Pour sa porte-parole Julie Pêcheur : « Groix présente une situation unique. La flore est principalement endémique et plus de 70% de la superficie de l’île est exempte de culture. » 

A cela s'ajoutent des espèces rares. Les abeilles mellifères de Groix, qu'elles soient domestiques ou sauvages, appartiendraient à la sous-espèce indigène d’Europe du Nord-Ouest, Apis mellifera mellifera, souvent appelée abeille noire. « Elle a très peu été mélangée avec d’autres espèces comme c’est le cas ailleurs », poursuit Julie Pêcheur. Une étude menée par le CNRS confirme que « les abeilles de l'Île de Groix fonpartie des populations les plus pures d’Apis mellifera mellifera. »

Pour préserver cette espèce, les apiculteurs de l'île optent pour une pratique douce. « Nous intervenons très peu sur les ruchers », confie Christian Bargain, président de l’Asan Gx. « À Groix, les abeilles noires vivent et meurent sans intervention humaine, une situation rare », ajoute Pollinis. Pour tous ces facteurs, l’île serait donc une zone de conservation naturelle idéale pour les pollinisateurs.

Une reconnaissance officielle pour un encadrement plus strict

 

En ce sens, les associations réclament donc une reconnaissance officielle du Gouvernement. « Si on arrive sur l’île avec une nouvelle espèce d'abeille l'amende est de 35 euros, indique Christian BargainC'est peu et il est difficile de mettre en place des contrôles efficaces. L'île a besoin d’une protection juridique plus forte. » En ligne de mire notamment : l'interdiction de toute introduction d’abeille et de matériel apicoles exogènes, qui mettrait en péril l'équilibre de Groix. L’initiative a reçu le soutien d’une vingtaine de scientifiques. Une pétition est également en ligne. Elle rassemble à ce jour plus de 75 000 signatures. Une satisfaction pour Pollinis, car pour l’ONG il y a urgence : « Nous assistons à l'échelle mondiale à un déclin considérable des insectes pollinisateurs. En Europe, la masse des insectes ailés a diminué de 80 % en moins de trente ans. Les abeilles à miel domestiques et sauvages, mais aussi les abeilles solitaires, toutes sauvages, font partie intégrante de ce groupe. Elles jouent un rôle essentiel pour la biodiversité végétale et la production agricole. »

A travers cette reconnaissance de Groix, l’ONG espère également faire « un exemple en Europe en matière de protection des espèces. » Une démarche qui devrait être au cœur d’un festival scientifique sur l’île cet été.  

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don