La France organise ce jeudi une conférence internationale sur le Liban. 70 pays seront présents. L’ONU chiffre à 400 millions de dollars le financement des besoins humanitaires des Libanais touchés par la guerre entre Israël et le Hezbollah.
Voulue par Emmanuel Macron, une conférence internationale sur le Liban se tient ce jeudi à Paris. 70 pays seront présents. Un nouvel effort diplomatique de la France, mais sans garantie de succès. Israël et l'Iran, soutien du Hezbollah, seront absents de cette réunion, tout comme le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken. Ça laisse donc augurer des avancées minimes du processus de paix.
En revanche, des progrès pourraient être réalisés sur le volet humanitaire. Depuis le début de l’offensive israélienne contre le Hezbollah au moins 2500 personnes ont été tuées et 11 800 blessées au Liban. On compte aussi des centaines de milliers de déplacés. La situation sur place est devenue catastrophique constate les ONG humanitaires. "C'est la première fois que nous voyons un tel niveau de crise même durant la guerre de 2006. On pourrait même remonter à la guerre civile des années 80 en termes de destruction. Nous avons au moins un million de personnes déplacées" relève Sonia Ben Salem, coordinatrice plaidoyer pour Action contre la faim au Liban.
"Une bonne partie des réfugiés s'abritent dans des abris de fortune, dans des bâtiments qui sont vides, où il n'y a pas d'électricité. Il n'y a pas de sanitaire. Certains sont dans la rue ou dorment dans des voitures" précise Dounia Dekhili, coordinatrice pour le Liban chez Médecins sans Frontières.
Cette guerre entre Israël et le Hezbollah est venue s’ajouter à un empilement de crises au Liban. Le pays est plongé dans une crise économique et politique historique sans président depuis 2022. L’explosion du port de Beyrouth en 2020 a durablement marqué le pays qui a basculé depuis dans la pauvreté.
La guerre depuis un mois a fait "littéralement mis par terre le système de santé, cinq hôpitaux et une centaine de centres de santé sont fermés" souligne Dounia Dekhili. MSF a déployé des dizaines de cliniques mobiles, pour donner des soins au plus près des personnes. "On voit des enfants qui n'ont plus leur insuline, des personnes cardiaques qui n'ont plus leur traitement" constate-t-elle.
Le manque d’hygiène et d’accès au sanitaire fait craindre désormais l’émergence d’épidémie. À l’approche de l’hiver, les besoins en alimentation bien sûr, mais aussi en eau potable, couchage, vêtements, matériel médical sont considérable un premier chiffrage de 420 millions d’euro a été établi par les Nations unies et les ONG. La conférence d’aujourd’hui doit viser notamment à répondre à l’appel de fonds de l’ONU.
Mais les organismes humanitaires attendent aussi des garanties notamment pour leur sécurité et celle de leurs personnels sur place.
La majorité de l’aide humanitaire est acheminée actuellement par voie maritime. Il est donc aussi crucial de maintenir ouverts les ports et l’aéroport de Beyrouth. "Il est absolument nécessaire aujourd'hui de pouvoir intervenir dans les zones de conflit actif. Toutes les zones de conflit actif ne sont pas accessibles" par nos équipes déplore la coordinatrice.
Au delà des questions humanitaires. Le renforcement des forces armées libanaises sera discuté jeudi. C’est l’une des clés de l’application de la résolution 1701 de l’ONU imposant théoriquement sa seule présence avec les casques bleus de la FINUL à la frontière avec Israël, mais aussi d’éviter une nouvelle guerre civile libanaise.
Les tensions communautaires sont exacerbées depuis un mois. "Le Liban est en danger de mort et de dislocation" déclarait il y a quelques jours à l'AFP Jean-Yves Le Drian, l'envoyé personnel du président français pour le Liban.
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