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Guerre au Proche-Orient : les Dominicains lancent un appel pour la paix

Un article rédigé par Frédérique Petit - RCF Bruxelles, le 1 octobre 2024 - Modifié le 1 octobre 2024

Suite à la guerre qui s'étend désormais au Liban, la famille dominicaine de Bruxelles ne veut plus rester indifférente. 

© Pixabay© Pixabay

Dans un appel lancé ce mardi 1er octobre, à quelques jours du 1er anniversaire de l'attaque menée par le Hamas en Israël, les Dominicains nous interpellent dans une lettre ouverte. 

Ils nous rappellent qu'il y a 150 ans, en 1874, se tenait à Bruxelles une conférence internationale qui débouchait sur la Déclaration sur les lois et coutumes de la guerre... Une déclaration qui stipulait entre autre l'obligation d'épargner les hôpitaux. 

150 ans plus tard, la famille dominicaine nous lance un appel pour qu'ensemble nous réclamions la paix. 

Voici le texte intégral de l'appel : 

L'Appel de Bruxelles pour la paix.
Et pour un retour à la "Déclaration de 1874"

Écœurement, indignation, impuissance… que ressentir d'autre face aux informations et aux images en provenance de Gaza, d'Israël et du Liban ?Comment sortir de ces spirales de destructions, de violences et de mort ? Comment ne pas nous révolter contre ces "robots tueurs autonomes", boostés par "l'intelligence (sic !) artificielle"? Est-ce cela l'image de notre monde, de notre "humanité" ?

Un appel à tous les Belges et Européens ! 

Nous lançons un appel à tous nos concitoyens, Belges et Européens, pour qu'ensemble nous interpellions nos responsables politiques, à tous les niveaux et par tous les moyens de communication disponibles. Nous, les peuples, leur disons que la limite du tolérable est franchie, qu'ils doivent entendre les cris des victimes, qu'ils doivent crier leur colère, eux
aussi, avec la même véhémence ; qu'ils doivent agir et imposer des sanctions, comme ils l'ont fait contre l'agresseur russe. Nous sommes frères et sœurs, nous européens, israéliens, palestiniens, ukrainiens… quelles que soient notre nationalité, notre religion ou nos convictions. Les souffrances des victimes sont les nôtres.


Éradiquer la guerre est un impératif qui s'impose à toute conscience humaine. Unissons-nous et marchons ensemble pour la paix ! Si nous sommes bien conscients que cela n'arrêtera pas les bombardements, au moins rappellerons-nous à ceux qui les ordonnent, et à ceux qui leur fournissent des armes, qu'ils franchissent les limites de la décence et de
l'humanité, et qu'ils auront des comptes à rendre devant la justice.

Unissons-nous et marchons ensemble pour la paix !

Revenir 150 ans en arrière pour aller vers la paix

Aujourd'hui, par un inquiétant retournement, un progrès vers la paix consisterait à revenir un siècle et demi en arrière. En 1874, en effet, il y a 150 ans, se tenait à Bruxelles une conférence internationale des "douze puissances"; qui s'est conclue par la Déclaration sur
les lois et coutumes de la guerre
. Le contenu est inspirant, entre autres : "l'interdiction d'attaquer des villes et des villages ouverts et non défendus ; la distinction entre combattants et non-combattants ; l'obligation d'épargner les hôpitaux et les bâtiments d'importance culturelle, scientifique ou caritative". Bruxelles est ainsi à la source des
développements ultérieurs – conférences de La Haye et conventions de Genève – qui constituent le droit international humanitaire, un droit aujourd'hui bafoué.


Nous lançons aujourd'hui, à l'occasion du 150e anniversaire de la Conférence de Bruxelles de 1874, un appel solennel et urgent à revenir à "l'esprit de Bruxelles". D'où, mieux que de Bruxelles, rappeler l'élémentaire devoir de respect de la vie et du droit international humanitaire ? La faiblesse de nos protestations n'est pas à la hauteur des souffrances des innombrables victimes de Gaza, du Liban, d'Ukraine, du Soudan et d'ailleurs. Que nos cris de colère montent aussi haut que leurs cris de souffrance. Notre mobilisation, jointe à l'action déterminée de nos responsables politiques, fourniront l'élan pour un retour au dialogue, à
la négociation, à l'écoute de l'autre et à la justice, sans lesquels il ne peut y avoir de paix.

La faiblesse de nos protestations n'est pas à la hauteur des souffrances des innombrables victimes de Gaza, du Liban, d'Ukraine, du Soudan et d'ailleurs.

Un appel lancé par la Communauté des Dominicains de Bruxelles, fr. Mark Butaye o.p., fr. Ignace Berten o.p., fr. Benjamin Amarobonzi, Thierry Vuylsteke, Jean-Louis Mignot, Marie-Hélène Rabier, Marie-Laure Granier, Chantal Matthys.

Les intertitres sont de la rédaction 

 

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