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Guerre en Ukraine : des chars occidentaux très attendus par Kiev

Un article rédigé par Jean-Baptiste Labeur - RCF, le 20 janvier 2023 - Modifié le 20 janvier 2023
Le dossier de la rédactionL'Ukraine veut des chars d'assaut occidentaux

Kiev a relancé ce vendredi ses appels à ses alliés occidentaux pour lui fournir des chars lourds. Une réunion importante a lieu ce vendredi en Allemagne sur la base de Ramstein. Le groupe de contact pour l'Ukraine initié par les Etats-Unis et rassemblant 50 pays va tenter de se coordonner sur les livraisons d’armes lourdes à l’Ukraine. 

Un char Leopard 2 norvégien lors des manœuvres de l'OTAN Cold Response en 2022. Frederic Petry/Hans LucasUn char Leopard 2 norvégien lors des manœuvres de l'OTAN Cold Response en 2022. Frederic Petry/Hans Lucas

Un tabou semble levé pour les Occidentaux avec l’annonce ces derniers jours de livraison de blindés légers de transports de troupe par les États-Unis et l’Allemagne. Mais pour les chars lourds, c’est un dossier plus compliqué. Volodymyr Zelensky a relancé aujourd’hui ses appels à l’OTAN pour lui fournir des chars lourds. Ces engins sont essentiels pour l’armée ukrainienne. Même si la Russie a perdu énormément de blindés durant les premières batailles. L’Ukraine a aussi subi des pertes. Jusqu’ici, les pays de l’Est avaient déstocké des chars de bataille de l’époque soviétiques, notamment des T 72. Mais désormais Kiev demande des chars modernes occidentaux pour reprendre l’initiative, face à l’armée russe qui compterait encore 1500 chars lourds et a renforcé ses effectifs après la première vague de mobilisation. 

 

Les chars occidentaux qu’espèrent les Ukrainiens, sont plus lourds entre 50 et 60 tonnes. Ils disposent de capacités plus modernes. Toutefois pour être efficaces sur le terrain, il faut un effet de masse, au minimum une centaine de chars. La France a déjà promis une vingtaine de chars légers de reconnaissance AMX10RC qui ne sont pas à proprement parler des chars d’assaut, mais ils ont un potentiel non-négligeable. Le Royaume-Uni est prêt à donner une quinzaine de chars lourds Challenger 2. Mais c’est le Leopard 2 fabriqué par l’Allemagne qui focalise l’attention. Il y en a en effet beaucoup dans les arsenaux européens. Toutefois, l’Allemagne bloque pour le moment. Olaf Scholtz, le chancelier allemand, redoute une nouvelle escalade avec Moscou. Or légalement, le feu vert de Berlin, au nom des règles d’exportations, est indispensable pour les pays qui veulent en donner comme la Pologne ou la Finlande qui dispose d’une centaine d’exemplaires chacun. D’après le Wall Street Journal, Olaf Scholz pourrait autoriser l’envoi de Leopard 2 en Ukraine, à la condition que les États-Unis fournissent également des chars M1 Abrams. Pour Washington, il n’en est pas question actuellement.

Dans l’hypothèse où Berlin dirait oui, ces chars ne se retrouveront pas avant plusieurs mois sur le front. Le temps de former les équipages et de les transporter. L’armée ukrainienne doit aussi intégrer la multiplication des types de blindés au sein de ses forces. Ce qui complique la logistique et leur emploi. En revanche, avec ces blindés, l’Ukraine pourra avoir accès au stock de munitions de l’OTAN pour poursuivre ses combats alors que ces stocks de munitions de l’ère soviétique s’épuisent. À ce stade, la France n’a pas proposé de chars Leclerc tout aussi moderne que le Leopard 2. La France va fournir des AMX10RC, car ils sont en cours de remplacement par un autre modèle plus moderne. La France ne possède que 222 Leclerc. Une cinquantaine vont repartir chez le constructeur pour être modernisés. Il en reste donc peu à disposition, sachant que certains sont déjà déployés dans les Pays Baltes et en Roumanie et qu’il faut aussi conserver des exemplaires pour l’entraînement. Dernier point les chaînes de fabrication du Leclerc sont arrêtées, ce qui hypothèque un remplacement de ce qu’on pourrait donner à l’Ukraine. 

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