Originaires de Kiev, Irina et ses deux enfants sont arrivés en Anjou le 12 mars 2022. Installés dans un appartement de la paroisse Sainte-Bernadette à Angers, ils tentent de reprendre une vie normale, même s'ils sont très inquiets pour leurs proches restés en Ukraine.
Sur les 30 000 réfugiés arrivés en France depuis le début de la guerre en Ukraine, plusieurs centaines sont accueillis en Maine-et-Loire. C’est le cas d’Irina et ses deux enfants, Tatiana, 18 ans, et Sacha, 15 ans.
Originaires de Kiev, ils sont arrivés en Anjou le 12 mars 2022. Ils ont rejoint une amie ukrainienne, déjà installée à Angers depuis 2014 avec sa fille, une ancienne camarade d'école de Sacha.
Après avoir été hébergée chez un couple de retraités à Bouchemaine, la famille a maintenant son propre appartement, prêté par la paroisse Sainte-Bernadette à Angers. Aujourd’hui, Irina, Tatiana et Sacha se sentent chez eux. Il y a même leur nom sur la sonnette.
« Quand on est arrivés, l'appartement était totalement vide, raconte Tatiana en anglais. Les paroissiens nous ont beaucoup aidés. Ils ont apporté tous les meubles, de la nourriture, ils ont réparé le four, le frigo, ils nous ont donné un micro-ondes… On vit comme à la maison ici, on a tout ce qu’il faut grâce à eux. Ils nous ont même accueillis avec des gâteaux ! »
Depuis leur arrivée, ils n’ont pas vraiment eu le temps de se poser. Entre les rendez-vous pour demander leurs titres de séjours, l’ouverture d’un compte en banque ou l’obtention d’un numéro de téléphone français, leurs journées sont de vrais marathons.
Depuis une semaine, Sacha, 15 ans, est inscrit au lycée Mongazon, où il a retrouvé son amie d'enfance. Il tâche de suivre les cours, même s’il ne parle pas français.
« Certains profs parlent anglais, et s’ils ne parlent pas anglais, mon amie ukrainienne traduit pour que je comprenne, raconte-t-il. Dans certaines matières, j’essaie de comprendre ce qu’ils disent. C’est un petit peu difficile mais j’essaie d’apprendre le français. » Pour progresser, il suit des cours particuliers deux fois par semaine.
Sa sœur Tatiana a plus de chance que lui : elle poursuit ses études d’économie à l'Université catholique de l'Ouest (UCO), où tous ses cours sont en anglais. Aucun des trois ne parlant français, ils ont tous commencé à suivre les cours de langue dispensés aux réfugiés par la Croix-Rouge à Angers.
Malgré ce changement de vie, ils gardent les yeux rivés sur l’actualité ukrainienne. « Nous sommes très inquiets pour nos proches qui sont restés en Ukraine, explique la jeune étudiante. Le quartier où nous vivions à Kiev est devenu très dangereux. Ils ont détruit tous les centres commerciaux, l’école où nous allions avec mon frère aussi. Nous ne savons même pas si l’immeuble où nous habitions existe encore. »
Tous les soirs, ils appellent leur père, qui a trouvé refuge dans l’Ouest de l’Ukraine. « Il a 53 ans, et pour l'instant ce sont les hommes plus jeunes qui partent combattre, explique sa fille. Mais si ça continue, il devra y aller aussi. »
La famille fréquente la paroisse orthodoxe d’Angers chaque dimanche. C'est elle qui a financé leur voyage en car jusqu'en France. « Je remercie Dieu pour tous ceux qui nous ont aidés, confie Irina. Je prier aussi pour que nos proches en Ukraine restent en vie. »
« La seule chose que je demande, c'est que l'Otan ferme l'espace aérien de l'Ukraine, ajoute Tatiana, pour que mon pays, celui où je suis née, ne soit pas totalement rayé de la carte. »
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