La guerre entre la Russie et l’Ukraine a débuté. Les forces russes ont lancé une opération militaire dans la nuit de mercredi à jeudi. Sur place, des explosions ont été entendues à plusieurs endroits. Le président ukrainien a demandé à ses forces militaires de causer le maximum de pertes côté russe. Et les puissances européennes et occidentales, au premier rang desquelles la France, démontrent leur incapacité à réguler la situation.
La guerre s’invite en Europe. Le conflit entre l’Ukraine et la Russie a débuté jeudi, avec l’invasion des forces russes côté ukrainien. Une attaque éclair qui a surpris tout le monde. Pour en parler ce matin sur RCF, Pascal Boniface, directeur et fondateur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques. "On ne s’attendait pas, alors que Vladimir Poutine avait dit la veille que la voie de la diplomatie était toujours ouverte, à ce qu’il lance une guerre. Nous sommes bien face à une guerre. Lorsqu’un pays en bombarde un autre, on n’est plus dans la gesticulation, on est bien face à une guerre" explique-t-il sur RCF.
Du côté des puissances européennes et occidentales, on s’en tient aux déclarations de principe. "On sait très bien que ni la France, ni l’OTAN, ni les Etats-Unis ne vont venir militairement aider l’Ukraine. Il n’y aura pas d’envoi de troupes. Ce que les pays de l’OTAN peuvent faire, c’est déjà agir collectivement et non pas individuellement pour opposer un bloc uni à la Russie. Il faut un front uni diplomatique pour essayer de dissuader la Russie d’aller plus loin. C’est donc un soutien diplomatique et économique à l’Ukraine" ajoute Pascal Boniface.
Quelques heures après le début des hostilités, le président ukrainien a appelé à la création d’une coalition anti-Poutine. "Il est seul militairement, mais pas seul diplomatiquement. Il peut y avoir la tentation de livrer des armes à l’Ukraine mais cela ne viendrait pas renverser la situation, ça aggraverait un peu plus le conflit puisque l’objectif de Poutine sera de détruire ces armes. Il faut penser au coup d’après. Il faut éviter une invasion de l’Ukraine par la Russie. A mon sens, ce qui risque de limiter cette invasion, c’est plus les risques de pertes humaines que la Russie pourrait subir que le respect du droit international" estime le directeur et le fondateur de l’IRIS.
"Quand vous décidez d’avoir recours à la guerre, vous avez la maitrise du calendrier puisque les pays occidentaux ont dit dès le départ qu’ils n’allaient pas réagir de la même façon. Sur le long terme, la Russie sera affaiblie et cette guerre va ternir aux yeux de la population russe le bilan qu’il voulait flatteur de la gestion des affaires, puisqu’au final, elle sera affaiblie. Elle a définitivement perdu l’Ukraine pour plusieurs générations. Le sentiment national ukrainien est devenu totalement anti-russe. Les rangs occidentaux se sont resserrés. L’OTAN n’a jamais été aussi uni. Et il n’est pas non plus certain que la Chine soit tout à fait supportrice de ce qui se passe en ce moment" ajoute Pascal Boniface.
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