Israël
Lancée le mercredi 15 octobre, « l’opération ciblée » de l’armée israélienne contre le principal hôpital de la bande de Gaza se poursuit. Une intervention largement controversée car elle a lieu dans un lieu pourtant censé être inattaquable en temps de guerre. Mais que dit réellement le droit international ?
L’armée israélienne a-t-elle le droit d’attaquer un hôpital ? La question fait largement débat sur les réseaux sociaux alors que la Convention de Genève stipule normalement que « les hôpitaux civils organisés pour donner des soins aux blessés, aux malades, aux infirmes et aux femmes en couches ne pourront, en aucune circonstance, être l'objet d’attaques » et qu’ils seront « en tout temps, respectés et protégés par les Parties au conflit ».
Mais cet article est annulé par le suivant, l’article 19 précisant que « la protection due aux hôpitaux civils ne pourra cesser que s'il en est fait usage pour commettre, en dehors des devoirs humanitaires, des actes nuisibles à l'ennemi ». Or Israël affirme que le Hamas utilise cet hôpital, ou du moins ses sous-sols, à des fins militaires. A la suite de son opération, l’armée israélienne a d’ailleurs affirmé y avoir trouvé "des munitions, des armes et des équipements militaires" du Hamas.
Des découvertes qui n’ont rien de surprenant pour le général Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire français, spécialiste de géostratégie militaire : « c’est quelque chose de connu. Le Hamas se sert de ces hôpitaux pour y mener ses opérations militaires, pour y mélanger ses combattants [aux soignants et malades] et ensuite accuser Israël de tuer des civils et de viser délibérément des hôpitaux ».
Non seulement les termes du droit international rendent cette opération difficile à justifier, mais elle est en plus « très complexe » à mener, selon le général Christophe Gomart. En effet, « elle impose une imbrication avec du personnel médical, civil et avec des malades » qu’il faut épargner. C’est pourquoi, l’armée israélienne va certainement tenter « d’en évacuer » et imposera une « surveillance militaire » pour ceux qui ne pourront pas l'être.
L’autre axe d’action de l’armée israélienne est souterrain. En effet, le Hamas a construit un réseau de tunnels – pratiquement sans équivalent dans l’histoire militaire – estimé entre 300 et 500 kilomètres de long. Un dédale qui constitue une immense cachette pour les combattants du groupe terroriste, mais qui peut aussi se transformer en piège contre eux. Car c’est par là, qu’Israël a prévu de frapper. « J’ai cru comprendre qu’ils avaient inventé des explosifs qui faisaient des espèces de mousse qui bouchaient les entrées, explique le général, et ils utiliseront sans doute ce nouveau type de moyens pour tenter de boucher les entrées des tunnels et empêcher les combattants du Hamas d’en sortir ».
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