Après le Qatargate, le Parlement européen est secoué par une nouvelle affaire de corruption, cette fois ci visant le géant des télécommunications chinois Huawei. Une série de perquisitions ont été menées en Belgique et au Portugal, et un suspect a été arrêté en France.
Le parquet fédéral européen a fait état de 21 perquisitions au total à travers la Belgique. Trois autres ont été sollicitées au Portugal. Une société établie dans ce pays est soupçonnée d'avoir reçu des virements destinés à des eurodéputés. De plus, un suspect a été arrêté en France.
Huawei est au cœur des rivalités technologiques entre la Chine et les autres grandes puissances. Les États-Unis affirment, sans preuve, que les équipements chinois pourraient être utilisés à des fins d'espionnage. Des accusations démenties par Pékin.
L'enquête vise des faits de "corruption active au sein du Parlement européen" par Huawei, ainsi que des "faux et usage de faux", le tout dans le cadre d'une "organisation criminelle".
Le juge belge en charge de l'enquête a fait poser des scellés dans plusieurs bureaux du Parlement à Bruxelles et Strasbourg. Plusieurs lobbyistes actifs au Parlement européen ont été interpellés. Au cœur de l'enquête figure un ex-assistant parlementaire employé comme directeur des affaires publiques au bureau bruxellois de Huawei.
Selon le parquet fédéral, la corruption aurait été pratiquée "régulièrement" et "très discrètement" depuis 2021, "sous couvert de lobbying commercial" et en prenant différentes formes. Des rémunérations de prises de positions politiques ou encore "des cadeaux démesurés" comme des restaurants, des voyages, ou des invitations à des matches de football.
En 2023, Bruxelles a décrit le géant des télécommunications chinois comme présentant le risque le plus élevé pour les pays de l'UE parmi tous les fournisseurs de 5G, appelant les États membres à exclure ses équipements de leurs réseaux mobiles.
C'est la deuxième fois en moins de trois ans que le Parlement européen, seule institution élue de l'UE, est éclaboussé par un scandale de corruption.
Dans le Qatargate, la justice belge enquête depuis 2022 sur des faits impliquant plusieurs ex-eurodéputés socialistes soupçonnés d'avoir été corrompus par deux puissances étrangères, le Qatar et le Maroc, soucieux de leur image.
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