Les revendications portée au cours de cette journée d'action qui va se tenir un peu partout en France, mardi 16 juin, concerne tous les soignants du public. "C'est pour tous les métiers de l'hôpital public, et du médico-social. Il y a tout d'abord la revendication salariale, chiffrée à 300 euros dans l'immédiat pour l'ensemble des métiers, et un plan de revalorisation des carrières. Cela ne vient pas de nulle part : il y a un manque de lits, et un manque de soignants. Pour avoir plus de soignants, il faut revaloriser les métiers" explique âHugo Huon, infirmier, président du collectif Inter-Urgences.
Ce dernier pointe du doigt la difficulté des conditions de travail du personnel soignant au sein de l'hôpital public. "On se bat vraiment contre le langage vocationnel. Le vocationnel et le dévouement, c'est le déni des conditions de travail. Comme le métier est difficile, le turnover est assez élevé". Hugo Huon rappelle que le contexte politique fait que les gouvernants n'ont aujourd'hui pas le choix que de traiter la question de la revalorisation salariale. "Monsieur Macron donne des chiffres sur beaucoup de secteurs, mais rien sur l'hôpital" lance-t-il.
L'un des principaux points de colère des soignants, c'est la loi de santé. Ils lui reprochent son manque de précision. "Il n'y a pas grand chose de chiffré, c'est une accumulation d'éléments de langage sans grand chose derrière. L'hôpital ne peut pas attendre 2030 car la qualité des soins est assez compromise" précise Hugo Huon, qui rappelle donc l'urgence et la nécessité d'agir, dès aujourd'hui, pour tenter de sauver l'hôpital public.
"Il faut une rupture politique, la politique des 20 dernières années, qui voulait privilégier la réduction de la dépense publique sur la qualité des soins. Augmenter les salaires, sans augmenter les lits et les effectifs, cela ne résoudra pas les choses. On reste très vigilant à ce qui va être annoncé" déclare le président du collectif Inter-Urgences.
"Il y a une colère sourde importante chez les soignants à l'heure actuelle, et du ressentiment. Il faut modeler ce ressentiment, ne pas le laisser de côté" conclut Hugo Huon.
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