Accueil
Hugo Huon: "il y a une colère sourde chez les soignants"
Partager

Hugo Huon: "il y a une colère sourde chez les soignants"

Un article rédigé par Antoine Bellier - RCF,  -  Modifié le 16 juin 2020
L'Invité de la Matinale Hugo Huon: "il y a une colère sourde chez les soignants"
Une journée d'action pour l'hôpital est organisée aujourd'hui par plusieurs collectifs inter-hôpitaux, pour dénoncer la crise du système hospitalier.
Hugo Huon Hugo Huon

Augmenter les salaires et améliorer les conditions de travail

Les revendications portée au cours de cette journée d'action qui va se tenir un peu partout en France, mardi 16 juin, concerne tous les soignants du public. "C'est pour tous les métiers de l'hôpital public, et du médico-social. Il y a tout d'abord la revendication salariale, chiffrée à 300 euros dans l'immédiat pour l'ensemble des métiers, et un plan de revalorisation des carrières. Cela ne vient pas de nulle part : il y a un manque de lits, et un manque de soignants. Pour avoir plus de soignants, il faut revaloriser les métiers" explique â€‹Hugo Huon, infirmier, président du collectif Inter-Urgences.

Ce dernier pointe du doigt la difficulté des conditions de travail du personnel soignant au sein de l'hôpital public. "On se bat vraiment contre le langage vocationnel. Le vocationnel et le dévouement, c'est le déni des conditions de travail. Comme le métier est difficile, le turnover est assez élevé". Hugo Huon rappelle que le contexte politique fait que les gouvernants n'ont aujourd'hui pas le choix que de traiter la question de la revalorisation salariale. "Monsieur Macron donne des chiffres sur beaucoup de secteurs, mais rien sur l'hôpital" lance-t-il.
 

"Il faut une rupture politique"

L'un des principaux points de colère des soignants, c'est la loi de santé. Ils lui reprochent son manque de précision. "Il n'y a pas grand chose de chiffré, c'est une accumulation d'éléments de langage sans grand chose derrière. L'hôpital ne peut pas attendre 2030 car la qualité des soins est assez compromise" précise Hugo Huon, qui rappelle donc l'urgence et la nécessité d'agir, dès aujourd'hui, pour tenter de sauver l'hôpital public.

"Il faut une rupture politique, la politique des 20 dernières années, qui voulait privilégier la réduction de la dépense publique sur la qualité des soins. Augmenter les salaires, sans augmenter les lits et les effectifs, cela ne résoudra pas les choses. On reste très vigilant à ce qui va être annoncé" déclare le président du collectif Inter-Urgences.

"Il y a une colère sourde importante chez les soignants à l'heure actuelle, et du ressentiment. Il faut modeler ce ressentiment, ne pas le laisser de côté" conclut Hugo Huon.

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
L'Invité de la Matinale

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don