Mercredi 29 novembre, l'avocat angevin Bertrand Salquain organise aux Ponts-de-Cé une nouvelle réunion publique à destination des victimes du promoteur angevin Carréneuf, liquidé il y a huit mois. Mais aujourd'hui où en sont les dossiers des familles de victimes ?
. Cela fait huit mois que le promoteur immobilier Carréneuf a été liquidé, où en sont les dossiers de vos clients aujourd’hui ?
Bertrand Salquain : Sur le plan des chantiers, il y a eu quelques bonnes nouvelles avec des constructions de maisons qui ont pu reprendre. Mais nous avons aussi rencontré des difficultés de perspective. C'est à dire que j’ai beaucoup de clients qui sont toujours sans aucune date de reprise de chantier, et sans véritable horizon clair dans ce qu’ils ont commencé à bâtir avec Carréneuf.
. Lors de la première réunion publique que vous aviez organisée en mars dernier, plusieurs centaines de personnes s’y étaient pressées. Aujourd’hui, combien de personnes défendez-vous ?
BS : J’accompagne une quarantaine de plaintes de familles mais aussi d’artisans. Tout en sachant que pour les artisans, c’est surtout une action symbolique. Ils sont bien conscients qu’ils ne reverront jamais les sommes qui leur sont dues, et ça se chiffre pour certains à une centaine de milliers d’euros. Ils le font avant tout pour obtenir une décision sur le plan pénal contre les gestionnaires de cette société.
Les particuliers, eux aussi, attendent des réponses sur le plan pénal. Nous avons déposé des plaintes pour « abus de confiance », « banqueroute » et « escroquerie en bande organisée ». Dans de nombreux dossiers, il y a plusieurs situations communes de chantiers frauduleux avec des incitations à avancer des sommes exagérées, parfois, là aussi, au-delà des cent-mille euros. Voilà pourquoi le parquet d’Angers s’est saisi de ces plaintes.
. C’est vous, Bertrand Salquain, en tant qu’avocat, qui êtes à l’origine de ces réunions publiques. Pour quelle raison ? Les victimes n’ont aucune relation avec la justice ?
BS : Disons que c’est aussi une manière d’alerter le ministère public. On comprend et on connaît les difficultés de la justice française, mais ici, des plaintes ont été déposées en mars 2023, mais les particuliers comme les artisans concernés n’ont toujours pas été entendus physiquement par les enquêteurs. Ce n’est pas un message rassurant envoyé par la justice. Donc on tente de notre côté de rassurer nos clients car, bien sûr, leur dossier n’est pas sans issue.
La réunion publique c’est mercredi 29 novembre à partir de 18h aux Ponts-de-Cé dans l’enceinte de la société de boule de fort l’Armoricaine.
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