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Hulot, François et Simon & Garfunkel
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Hulot, François et Simon & Garfunkel

RCF,  -  Modifié le 7 septembre 2018
Chaque semaine Benoist de Sinety nous donne son regard sur l'actualité.

Il y a quelques jours, l’ancien ministre, Nicolas Hulot, confiait son effarement de constater que, malgré tous les discours et toutes les mesures, les gens continuaient d’écraser leurs mégots de cigarettes dans le sable des plages, comme si de rien n’était... Il y a deux jours, l’aventurier Nicolas Vanier,  appelait à  un référendum mondial sur le climat, parlant de crimes contre l’humanité à propos de ce qui se déroule sous nos yeux. Et je sais bien, qu’en entendant ces mots, un certain nombre penseront : « encore un discours bien-pensants », avant de retourner à leur train-train quotidien.

Comment en sommes-nous, collectivement, arrivés à ne plus envisager le monde dans lequel nous vivons comme un trésor à transmettre ? Comment nous sommes nous laisser aller à considérer que la création nous appartient en bien propre?

En 2015, le pape François publiait son encyclique « Laudato Si », sur la sauvegarde de la maison commune. De nombreuses voix s’élevèrent alors sur tous les continents pour se réjouir d’une parole d’Eglise solennelle et profonde, qui provoquerait et initierait, pensait-on de manière certaine, une nouvelle dynamique.
Ceux qui pensaient cela, imaginent l’Eglise comme une armée : il suffirait que le pape parle pour que chacun agisse !

Or, Dieu soit à loué, l’Eglise est un lieu de subsidiarité, et de liberté. Mais ni la subsidiarité ni la liberté ne doivent être des excuses à la paresse et à l’indifférence. N’en déplaise à ceux qui remettent en cause les avertissements en y soupçonnant de sombres complots, il y a urgence. Urgence à modifier notre rapport au monde et à la Création.
De partout les cris d’alarme retentissent : cet été, des amis qui s’y rendent régulièrement, me disaient leur surprise de voir les sommets alpins à certains endroits découverts de neige en me montrant des photos prises il y a 20 ans. On peut toujours discuter les thèses scientifiques - que serait la science si elle refusait la contestation ? – mais force est de reconnaitre que quelque chose se passe.

Ceux qui ne s’y trompent pas, les investisseurs, amorcent déjà, murmure-t-on, des projets d’achats de terrains viticoles plus au nord afin de pouvoir y récolter le vin lorsque les vignes au sud de la Loire seront devenues trop ensoleillées. Et je ne parle pas des peuples qui commencent déjà lentement mais sûrement à migrer, fuyant la progression des déserts…
Imagine-t-on, un locataire qui ne se préoccuperait pas des carreaux cassés de sa fenêtre et des joints usés de sa plomberie, en imputant la responsabilité à son propriétaire et exigeant de lui qu’il les change ?

Or c’est bien de cela qu’il s’agit : en nous persuadant que nos actions ne sauraient changer la face du monde, nous exigeons capricieusement que les Etats bougent tout en contestant à l’avance le bien-fondé de leurs décisions. Mais les Etats ne pourront faire mieux que nous : comme si les lois changeaient la face du monde ! Il serait temps que le citoyen post moderne de nos pays riches apprenne à devenir adulte dans sa manière de vivre, de jeter, de consommer et de produire. Qu’il accepte d’entendre que tout a un impact : les gestes les plus quotidiens, les plus anodins et que de ceux-là il en est le seul responsable.

En 1981 les chanteurs Simon and Garfunkel reprenaient un vieux tube des années 50 « Wake up little Susie ».
 
Réveille-toi petite Susie, réveille-toi !
Réveille-toi petite Susie, réveille-toi !
 
Nous avons tous deux dormi à poings fermés
Réveille-toi petite Susie et pleure
Le film est fini, Et nous sommes dans le pétrin.
 
Le film n’est pas fini et nous pouvons encore éviter le pétrin !

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