La guerre en Ukraine dure depuis bientôt sept mois et révèle du côté des Ukrainiens un profond attachement aux valeurs européennes. C'est ce que raconte Olivier Weber dans son dernier livre "Naissance d'une nation européenne" (éditions de l'Aube). Écrivain, ancien diplomate et reporter de guerre était l'invité de la matinale RCF.
À sept mois de guerre, 445 tombes ont été découvertes par les forces ukrainiennes dans la forêt près d'Izioum, une ville reprise à l'armée russe. "Cela me révolte, réagit Olivier Weber. On a l’impression que ces crimes de guerre ne finissent jamais." Il veut croire que ces crimes seront jugés. "Il faut qu’il y ait deux sortes de justice : la justice nationale ukrainienne accompagnée de la justice internationale. Il faut documenter. La justice a besoin d’un temps long et en même temps on doit faire très vite car les preuves disparaissent", poursuit-il.
Dans son livre "Naissance d'une nation européenne" (éd. Aube), Olivier Weber est allé à la rencontre des Ukrainiens, jeunes et moins jeunes, investis dans l’effort de guerre. "Ils me diseent 'On se bat pour la liberté !' C’est une revendication moins d’appartenir à l’Union européenne qu’à la famille européenne", retrace l'écrivain, conscient tout de même au risque pour le pays de tomber dans le nationalisme que la haine peut engendrer.
Des Ukrainiens qui ont pu témoigner de leur reconnaissance vis-à-vis de l'aide internationale. "Ils savent que c’est vital et fragile, assure Olivier Weber. Ils vivent cela comme un élan d’empathie extraordinaire. Mais ils craignent l’usure de l’empathie. Les Ukrainiens sont lucides et se demandent si on parlera encore de l'Ukraine dans six mois."
D'autant plus que la crise de l'énergie qui en découle, et l'augmentation du prix du gaz et de l'électricité peut provoquer de la colère par exemple en France. L'ancien reporter de guerre estime qu'il y a "un prix à payer, qu’il faut serrer les rangs".
Olivier Weber raconte avoir été "touché par cet élan de l’arrière avec un effort et une imagination incroyable". Selon lui, "c’est cet élan de résistance qui est formidable et qu’il nous faut défendre même si ça nous coûte un peu cher". "Il en va de nos valeurs démocratiques", conclut l'écrivain.
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