Didier Duriez a été élu président du Secours Catholique - Caritas France le 12 juin dernier, dans un contexte politique pour le moins secoué, trois jours après la dissolution du Parlement. Depuis, de nombreux chrétiens, et de nombreuses associations chrétiennes se sont engagées dans le débat. Certains pour s'opposer aux extrêmes, d'autres ciblant particulièrement l'extrême droite. Ce matin au micro de Pierre-Hugues Dubois, Didier Duriez appelle à voter, sans consigne de vote, mais en rappelant les valeurs de solidarité inconditionnelles du Secours Catholique.
C'est Didier Duriez qui a pris la suite de Véronique Devise à la présidence du Secours Catholique - Caritas France. C'était le 12 juin dernier, dans un contexte politique explosif. Sa prise de poste a donc été synonyme d'une prise de position.
Au même moment où la dissolution était proclamée, le Secours Catholique tenait son Assemblée Générale. Didier Duriez nous a raconté dans la matinale RCF, comment cette réunion de leurs délégués leur a permis de réfléchir à leur positionnement : "On est arrivé assez vite à une forme de consensus qui est : il faut parler."
Dans cette Assemblée Générale, le Secours Catholique a pris deux positions. "On a dit deux choses : la première c'est qu'il faut voter !" raconte Didier Duriez. "Oui 52% de participation c'est mieux que 50% mais il y a encore 48% des gens qui ne s'expriment pas" explique le nouveau président, particulièrement soucieux du vote des personnes aux mêmes profils que ceux qui sont accompagnés par le Secours Catholique.
Au-delà d'un appel au vote, cette Assemblée Générale a aussi rappelé les valeurs fondamentales de l'association. "Le but de l'association est de lutter contre toutes les formes de misères matérielles ou morales inconditionnellement, quelque soit la nationalité, quelque soit la religion ou les opinions philosophiques des gens qu'on accueille." détaille Pierre Duriez. C'est par une tribune intitulée "Prenons le parti de la fraternité !" que le Secours Catholique a publiquement fait part de sa prise de position.
"Tout le monde est concerné. À court terme, je pense que l'appel à voter est important. On voit dans les sondages qu'il y a un frémissement sur la participation, j'espère qu'il continuera." ajoute le président du Secours Catholique.
En revanche, pas d'appel au barrage ni de l'extrême droite ni d'un autre parti. Pierre Duriez justifie cet arbitrage : "En rappelant fortement notre attachement à l'inconditionnalité de notre accueil, on fait appel à l'intelligence des gens pour passer au crible les programmes des différents partis, qui ont tous des points discutables et des points forts, pour faire le bon choix." Il ajoute cependant qu'il y a des inquiétudes vis-à-vis de certaines propositions.
Quand on entend parler de restriction par rapport à la nationalité des gens, au type d'accueil qu'on peut faire, c'est une crainte. Il est important que nous puissions continuer à œuvrer en fonction de nos statuts qui font la richesse et l'originalité du Secours Catholique depuis 80 ans.
Pierre Duriez ne veut pour autant pas se placer "en surplomb" des électeurs en donnant une consigne de vote : "À nous de donner les éléments de discernement et aux gens de faire leurs choix."
Quelques mois après la lettre ouverte à Emmanuel Macron de Véronique Devise, prédécesseure au poste de présidente du Secours Catholique. La volonté de maintenir le dialogue avec les politiques demeure : "Nous continuerons à faire des lettres ouvertes, des recommandations, à faire entendre la voix des plus démunies, quel que soit le gouvernement en place."
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