Ce lundi 4 septembre, quelque 12 millions d’élèves ont repris le chemin de l'école. Une rentrée scolaire marquée par des polémiques autour de questions vestimentaires mais aussi des défis comme celui de la mixité sociale. Philippe Delorme, le secrétaire général de l’enseignement catholique, est l'invité de la matinale RCF.
Focalisation sur les savoirs fondamentaux, interdiction de l’abaya, revalorisation des salaires des professeurs, la rentrée scolaire 2023 a été marquée par un certain nombre de nouveautés, pilotées notamment par le nouveau ministre de l’Education, Gabriel Attal. Phillipe Delorme salue tout de même une rentrée sereine, dans l’enseignement catholique. « C’est toujours un moment de joie, de retrouvailles avant tout », se réjouit-il.
Je pense que nous avons moins de problèmes avec les questions vestimentaires, car nous ne laissons les convictions religieuses à la porte de nos établissement, nous les accueillons
Si du côté des établissements publics, l’interdiction de l’abaya était sur toutes les lèvres, les lycées privés eux ne sont pas concernés par cette mesure, car les signes religieux y sont autorisés. Phillipe Delorme regrette tout de même que ce soit un des sujets principaux de cette rentrée. « Nous avons d’autres choses à considérer, d’autres choses à souhaiter à nos élèves, je pense. »
Pour le secrétaire général, l’approche de l’enseignement catholique permet justement d’éviter ces problèmes liés au signe religieux. « Je pense que nous avons moins de problèmes avec les questions vestimentaires, car nous ne laissons les convictions religieuses à la porte de nos établissement, nous les accueillons », explique Phillipe Delorme, « Ce n’est pas en gommant les différences, en les enterrant que nous allons construire une société plus fraternelle ».
Ce n’est pas en gommant les différences, en les enterrant que nous allons construire une société plus fraternelle
Un des défis auxquelles fait face l’enseignement catholique cette année est celui de la mixité sociale. L’enseignement catholique a signé en mai dernier un engagement sans contrainte, pour favoriser le brassage sociale dans leurs établissements. « Il y a une vraie volonté de mixité sociale dans l’enseignement , mais il y a aussi beaucoup de freins » reconnaît Phillipe Delorme, « par exemple, le prix de la cantine, les familles les plus modestes ne peuvent pas se permettre de payer 6 euros un repas, alors que dans le public ils paieraient un euro. ».
Un autre frein évoqué par le secrétaire général de l’enseignement catholique est l’implantation des établissements privés dans des zones « plus favorisés ». « Mais nous voudrions aller dans les banlieues, nous avons des projets d’ouverture, de déplacement d’établissements », assure Phillipe Delorme.
Interrogé sur la baisse du niveau scolaire, Phillipe Delorme temporise: « Je n’ai pas vraiment le sentiment que les bacheliers actuels aient vraiment un niveau inférieur à ceux d’il y a 40 ans. » Il reconnaît que le niveau de maths et d’orthographe a pu baissé mais pour lui les élèves d’aujourd’hui ont d’autres acquis. « Je trouve que l’esprit critique, la capacité à entreprendre sont bien plus développés qu’avant. »
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